Édouard Philippe en bon représentant de la république française est venu garantir les intérêts de son gouvernement en distribuant des prébendes à ses affidés. Ses intentions n’étaient on ne peut plus claires. Avec en mire les municipales de 2020, il s’est appliqué à gagner à la cause du parti présidentiel un maximum de soutiens.
Ce sont les maires, pourtant méprisés par Macron, qui ont fait l’objet de toutes ses sollicitudes. Pour les autres, en tout particulier pour les représentants de la majorité régionale, c’est d’ une fin de non recevoir dont il les a gratifiés.
Pour ceux qui n’auraient pas encore pris la vraie dimension des politiques françaises, il n’est pourtant pas malaisé de percevoir les signaux forts, voire les menaces à peine voilées qui donnent le ton.
La scandaleuse perquisition opérée au domicile de Petru Antone Susini en est une des manifestations les plus éclairantes. C’est une épée de Damoclès qui plane nettement sur l’ensemble du mouvement national et les plaidoiries pour un dialogue n’y changeront rien.
En piétinant résolument l’histoire des relations entre le peuple corse et l’Etat français, Édouard Philippe s’est livré à une véritable provocation en remettant les clefs de la citadelle d’Aiacciu au maire de la cité. Il est parvenu à monnayer une prise de guerre raflée lors de l’invasion de notre pays et, comble de ce lamentable épisode, il a tenté de faire paraître ce geste comme un cadeau !
L’objet de ces manœuvres étant de contrecarrer l’actuelle majorité régionale et si possible de l’évincer des responsabilités régionales dans un second temps.
Le mouvement présidentiel « En Marche » est sous-représenté en Corse, il s’agit donc pour le président de la république française et son premier ministre de lui donner de la consistance.
Dans ce décor, l’intérêt général passe au trente sixième plan.
La détermination de la présidence française et de son gouvernement a un seul et unique but. Il s’agit de parachever l’intégration définitive de la Corse dans un ensemble qui conjugue l’immersion totale dans le néo-libéralisme et l’assimilation à marche forcée dans le schéma hexagonal.
Ce ne sont donc pas des mobilisations ponctuelles associées à des effets de communication qui pourront inverser cette tendance mortifère.
Seules des luttes de terrain couvrant tous les aspects, politiques, culturels, économiques et sociaux peuvent offrir, d’abord une résistance à cette offensive, puis dans un deuxième temps imposer les volontés populaires. Cela signifie une prise de distance avec les stratégies institutionnelles et des clarifications sur les sujets les plus urgents, le foncier et le devenir des espaces naturels, la question sociale et le sort infligé aux emprisonnés politiques.
C’est à un rapport de force que veulent nous confronter les gouvernants, sachons être à la hauteur de ce défi en regroupant largement toutes celles et ceux qui continuent de lier la question sociale au droit à l’autodétermination. C’est sur le terrain que les enjeux trouveront une issue positive qui ne peut en aucun cas s’éloigner des revendications fondamentales de la Lutte de Libération Nationale.
A MANCA