« Nous pouvons affirmer que des dizaines de milliers de Corses sont fortement interpellés par la question de la privatisation de leurs espaces collectifs naturels. En témoignent les 11 533 vues recueillies sur la publication d’A Manca du 10 août dernier. Par ailleurs, un sondage effectué par Alta Frequenza dans le droit fil de cette communication a montré que 88% des Corses interrogés considéraient que les plages corses étaient saturées de transats et autres matelas de plages. »
Des professionnels des activités de plage soutenus par des élus nationalistes, de droite, du PS et de la nébuleuse Macroniste, escomptaient sur les torpeurs de l’été pour accélérer et légitimer le processus de privatisation de nos espaces collectifs littoraux.
L’opération d’enfumage n’a pas marché. Des milliers de corses et d’amis de notre pays se sont manifestés afin de faire entendre haut et fort leur opposition déterminée à cette tentative de prédation. Les bouches s’ouvrent et les témoignages affluent. Non ce n’est pas une tentative de déstabilisation ou un complot qui provoque cette réaction salutaire. C’est l’action publique, et assumée en tant que telle des associations de défense de l’environnement, qui est à l’origine de ces prises de conscience.
Ce qui a amplement contribué également à cette vague du refus, tient à l’attitude décomplexée et quelque peu arrogante de ceux qui ont annoncé vouloir modifier la loi littoral et qui ont tenté de présenter leurs activités économiques comme une source de bénéfices pour tous les corses. La ficelle est grosse et c’est mal évaluer les capacités de la résistance populaire que de vouloir ainsi passer en force.
A son niveau, avec ses moyens, A Manca s’est mise au service d’une cause juste. En cela, ses militant(e)s et sympathisant(e)s sont restés fidèles à un engagement vieux de plusieurs décennies. Mais il serait hâtif et illusoire de croire ou de penser que le danger s’est définitivement éloigné. Les enjeux financiers sont colossaux et les appétits toujours plus grands. Il nous faut donc rester vigilants et œuvrer sans relâche à la mobilisation. C’est là le sens de notre appel à renforcer et soutenir les actions des associations de défense de nos espaces naturels, terrestres et maritimes.
Et il se pourrait bien que la mémoire collective soit très vive lors des prochaines consultations électorales, notamment les municipales. Nous ferons là aussi notre part du travail. Nous proposerons au débat l’élaboration d’une chartre comprenant des points essentiels sur les questions des espaces naturels, du traitement des déchets, du tourisme et des questions sociales et culturelles. A la suite de cette élaboration collective, chacun(e) pourra se déterminer en fonction des réponses et des engagements des listes en présence. Il va sans dire que les partis et mouvements d’extrême droite, d’emblée ne figurent pas sur la liste des éligibles potentiels.
A bientôt donc dans les luttes comme dans la réflexion.
A Manca.