Un 1er Mai de lutte pour la terre et la Terre
Le 1er mai marque depuis la fin du XIXème siècle la journée internationale de lutte des travailleurs de toute origine. Des décennies durant, cette journée a constitué un temps fort des mobilisations en faveur des acquis sociaux et/ou du renversement de la domination capitaliste.
Cette lutte ne peut plus s’extraire d’un combat plus global mené afin que perdure sur Terre le vivant. Le monde a basculé dans une phase d’emballement de phénomènes climatiques graves anticipés depuis longtemps par l’ONU comme par les chercheurs. Le dernier appel de l’ONU en date du mois de septembre 2019, loin de produire un quelconque effet, a laissé gouvernements et grands patrons de marbre. Des records mondiaux d’émissions de CO2 ont même été atteints. L’Humanité aura à faire face à de profondes remises en cause de ses conditions vitales avant 2050. Il lui faudra s’adapter pour éviter une extinction de masse et seul le cadre collectif le permettra.
Bien sûr, le premier responsable de la situation reste la recherche sans fin de croissance économique, condition première de pérennisation du système capitaliste.
Cette croissance peut bien être mâtinée de toutes les couleurs, verte ou multicolore, il n’en demeure pas moins qu’elle repose sur la consommation effrénée de ressources jusqu’à l’épuisement.
Notre cadre de vie naturel commun, la Terre, n’est plus en mesure de supporter cette surconsommation humaine de ressources. A quoi sert de généraliser le recours aux voitures électriques si l’impact des pollutions lié aux productions de batteries, en amont comme en aval, n’est pas anticipé ?
Ce genre de mesures qui relève du Green Washing ne fait que déplacer les problèmes d’atteintes à la Terre. Cela ne résout rien ; un coup d’épée dans l’eau.
Toutes les relations économiques doivent être repensées et s’adosser pour cela à l’usage de technologies non-polluantes et de circuits courts.
On en reviendrait presque à certaines conceptions anciennes de socialistes utopistes. Le socialisme en tant que tel, la socialisation ou la collectivisation des moyens de production, n’offre aucune garantie de survie au monde du travail.
En effet, dans le mouvement ouvrier, il existe des courants de pensée, héritiers du Stalinisme, acquis à la notion délétère de productivisme, conçue comme automatiquement créatrice d’emplois et de richesses à redistribuer.
Il va sans dire que ce productivisme peut engendrer toutes sortes de dérives en terme de protectionnisme et de collusion avec les capitalistes.
Le projet de nouveau port de Bastia illustre parfaitement cette problématique.
La croissance marchande et touristique voulue par le Consortium reçoit le soutien implicite de forces politiques et syndicales, dites de « gauche » qui ne réfléchissent qu’en terme d’emplois à redistribuer et de clientèles futures.
La viabilité à moyen terme de cette structure, comme l’impact sur l’avenir de la Corse sont ignorés.
Il ne peut donc avoir d’écologie politique sans véritable rupture avec le capitalisme, pas plus que d’alternative politique et économique viable sans intégration stratégique de l’écologie politique.
La persistance d’une planète viable est un objectif beaucoup trop sérieux pour le croire réservé à des bourgeois-bohèmes aux postures et propos parfois caricaturaux.
Le monde du travail pour ce premier Mai, comme pour tous les autres à venir, doit placer les luttes qu’il mène, sous le signe de l’éco-socialisme.
Nous exprimons notre solidarité avec tous les travailleurs de la Terre qui, de l’Amazonie jusque dans nos contrées, luttent pour que nos espaces naturels ne soient plus des zones de pillages ni de spéculation.
A MANCA