La saga des appels d’offre , dans le domaine des transports maritimes, continue. Bradée pour une poignée d’euros, la SNCM est désormais menacée de disparition. Chirac et la droite sont directement à l’origine de cette privatisation.
Il n’y a plus de service public dans le secteur des transports maritimes. Ce sont des privés, avec des deniers publics, qui assurent le transport des marchandises et des passagers.
Ces compagnies privées, plus précisément leurs patrons, se livrent à une concurrence sans limite. On n’aurait naïvement pu espérer que cela aurait eu une incidence sur les tarifs. C’est faux. La supercherie consiste a présenter des prestations de bases à moindre prix, puis à vendre très cher des places garantissant un minimum de confort. Les compagnies vendent donc des passages. Si le consommateur veut dormir correctement et se nourrir convenablement, il est alors littéralement pris en otage par des prix prohibitifs. Sans parler des fréquences de rotations qui sont pénalisantes par leur faible volume en automne et en hiver. Pénalisantes pour les Corses et l’ensemble des personnes qui vivent sur notre île.
Les efforts des compagnies se concentrant sur la période estivale.
Il n’y a donc pas un dumping sur les prix comme tente de le présenter la propagande des annonces publicitaires. Il y a par contre un dumping sur les salaires des marins. Le libéralisme voile pudique du Capitalisme, se livre à une offensive de tous les instants sur la rémunération du travail . La baisse des coûts de production ne s’opère qu’en payant moins les salariés tout en augmentant le temps et les charges de travail. Les coupes sombres en matière d’effectifs complètent ce tableau.
Premier constat :
La privatisation de la SNCM a été un cadeau royal fait à ses amis par Chirac et la droite. Les prix réels n’ont pas baissé et ce malgré les subventionnements opérés avec l’argent public. L’organisation des rotations favorise l’industrie du tourisme au détriment des populations.Le travail des salariés est augmenté et leurs rémunérations diminuent.
Ici et là perdurent quelques droits sociaux censés garantir les intérêts matériels et moraux des travailleurs de la mer. A y regarder de plus près, est-on bien sûr que tous les droits sociaux soient respectés ? L’Europe a exigé la libéralisation des transports. Elle s’est attaquée à la législation sociale. Les textes qui garantissaient les statuts des marins ont volé en éclat. Le résultat attendu étant de faire travailler à bas prix, des salariés venus de tous les horizons. Les contrats à durée déterminée sont devenus la règle et la qualification des hommes s’effondre, comme les salaires.
Second constat :
La concurrence a joué sur les salaires. La précarité de l’emploi est la règle. L’exercice du droit syndical est mis à mal par la précarité de l’emploi. La formation des hommes diminue et pose déjà de graves problèmes en matière de sécurité. La disparité des statuts entre les marins se traduit par des injustices sociales et elle vise à amoindrir les capacités collectives de défense et d’actions des marins.
Le Peuple Corse n’a pas la maîtrise de ses moyens de transports. Les destinations sont massivement regroupées en direction des ports Marseillais, Toulonnais et ceux de la côte Ligure.
L’argent public est versé à des compagnies privées qui sont censées assurer des missions de service public. La commission Européenne exige toujours plus de libéralisme.
En conclusion :
Nous sommes pris en otage, par la commission européenne, à la solde des actionnaires des compagnies privées, qui imposent leurs conditions. Notre argent finance des prestations qui sont principalement dirigées pour satisfaire les intérêts des acteurs de l’industrie du Tourisme. Nos salariés sont moins payés, leurs emplois menacés par la précarité et le volume des embauches s’effondre. Notre développement est entravé par l’impossibilité d’exercer une maîtrise sur nos moyens de transports.
Notre légitimité est niée, nos droits fondamentaux sont bafoués et notre argent détourné.
Ce qu’il faut bien nommé par son véritable nom, le racket, est institutionnalisé.
Une gauche réelle ne peut admettre ni cautionner ce hold-up sur nos conditions collectives de vie. Nous proposons à toutes les composantes politiques et syndicales, réellement soucieuses de l’avenir de notre pays de ré-ouvrir d’urgence le débat sur la création d’une Compagnie Régionale Publique de Transports Maritimes et de préparer ensemble les mobilisations qui s’imposent.
A MANCA.
Je viens de lire, ci dessus, la définition exacte du Capitalisme caché sous le nom fallacieux de libéralisme. Ils pervertissent à leur profit, le sens meme du mot LIBERTÉ….
Les Compagnies de transport ne se préoccupent ni des salaires des marins, ni de leur convention collective, ni du sévices public pour Corses et non Corse. Seul l’intérêt, le profit, les préoccupent ! Et l’Europe vogue sur cette vague. Ne pas oublier que VGE voulait inscrire le libéralisme éternel dans la constitution européenne.
Il est plus que temps que les peuples d’Europe prennent le Gouvernail et remettent en cause la fable du fatalisme de la crise.
La crise est leur moyen, à eux, de tirer vers le bas tout ce qui est de nature sociale et vers le haut les profits.
Aux Urnes Citoyens……