A Manca se refuse à considérer que la privatisation de la SNCM puisse prendre un caractère définitif. Nous dénonçons la casse d’un outil de service public et la prédation qui s’est exercée sur les moyens de navigation comme sur les fonds publics. Nous déplorons que la division entre les travailleurs n’ait pas pu permettre la création d’une compagnie corse de service public, avec en corollaire le maintien des emplois, quelle que que soit l’origine des salariés.
A Manca constate que toute une partie du mouvement nationaliste (les organisations politiques comme les organisations syndicales) a abandonné toute idée de maîtrise des transports. Ce positionnement est à mettre en lien direct avec la nature libérale des directions de ces organisations.
La perte de six cents emplois est inacceptable. Nous dénonçons catégoriquement le plan social qui consiste dans les faits à une discrimination entre les salariés. Nous refusons de considérer ce seul plan social comme une fatalité. Notre soutien à une mobilisation sociale, donc à la grève illimitée, est conditionné aux objectifs réels des organisations syndicales. S’il s’agissait simplement d’obtenir des financements publics pour accompagner un plan social, nous n’aurions alors aucune hésitation à désigner cette manœuvre comme attentatoire aux intérêts des travailleurs mais plus largement à ceux du peuple corse dans son ensemble.
La catastrophe économique et sociale occasionnée par la privatisation de l’intégralité de nos moyens de communication est due en premier lieu aux politiques menées par l’Etat français, à la Commission européenne, et à leurs relais et complices locaux.
L’opinion publique a été conditionnée par une véritable opération de propagande dont la majorité des médias du secteur privé comme du secteur public se sont faits les relais. Ils sont à considérer comme co-responsables avec la classe politique de l’imposition du tout-tourisme, du démantèlement de la loi « Littoral » et de la prédation sur l’ensemble de nos espaces naturels.
La tentative de privatisation définitive de la SNCM s’inscrit dans un plan d’ensemble destiné à livrer la Corse à tous les appétits spéculatifs. Il est question également de faire peser des menaces sur les emplois et en particulier sur les rémunérations des salariés. Ce hold-up, ne doit pas laisser penser à ceux qui le commettent que rien n’est irréversible. Nous appelons le monde du travail à exercer son droit à la résistance et à user de tous les moyens publics afin d’enrayer les processus en œuvre, puis d’imposer une alternative.
Nous l’affirmons aujourd’hui, les moyens privatisés ne peuvent que revenir au secteur public car il en va de notre survie collective.
A MANCA
Ce texte est issu d’une résolution politique : http://www.a-manca.org/Resolution-SNCM.pdf