Rouleau compresseur en guerre contre tout ce qui exprime un choix contraire aux décisions qu’il prend, l’État colonial se manifeste une fois de plus dans sa réalité la plus crue.
Sa tutelle envers la Corse entend à nouveau s’exercer au travers de l’offensive que prétendent mener conjointement le Préfet et la Rectrice de Corse contre la fermeture des établissements scolaires de notre pays.
Après la faillite criminelle de Macron et de son gouvernement face à la pandémie du Covid-19, ses représentants locaux bombent le torse et veulent rouvrir coûte que coûte afin d’affirmer leur autorité et damer le pion à la majorité de la collectivité de Corse. Dans toute l’Europe on estime que les insulaires doivent pouvoir prendre des décisions qui les concernent, sauf en Corse où le fait démocratique est insupportable pour Paris.
La Macronie n’en est pas à son premier déni de démocratie. Loin s’en faut. Et peu en importe le prix. Peu importe que la raison commande de consacrer les quatre dernières semaines de travail qu’il reste à effectuer à la mise en œuvre de nouvelles voies pédagogiques en vue d’une rentrée de septembre, qui plus est incertaine en termes de sécurité sanitaire.
Le cynisme fait tout oser : alors qu’on relance l’activité touristique et que les plages sont ouvertes depuis dix jours, on voudrait ramener vers les bancs de l’École des enfants et adolescents qui tous les ans, la quittent de facto aux premiers jours de juin sous le prétexte hypocrite de « permettre à chaque enfant de Corse de renouer un lien direct avec son école avant la fin de l’année scolaire ».
Ne soyons pas dupes. La ficelle est un peu grosse. Il s’agit en fait de satisfaire un double objectif : rappeler aux Corses que les vrais maîtres sont à Paris et consacrer la vocation de garderie de l’École, sacrifiée sur l’autel de la rentabilité économique.
A Manca