Taxe sur les résidences secondaires : Une première victoire en Balagne.
A Manca a toujours affirmé que le « développement économique » voulu par les magnats du tourisme consistait à privatiser les bénéfices et à collectiviser les charges, que ce soit au niveau des équipements, de la gestion des déchets ou de la ressource en eau.
La Balagne n’échappe pas à cette logique mortifère et inégalitaire qui pèse sur le quotidien de l’immense majorité des Balanin.e.s.
Nous ne pouvons que saluer l’initiative défendue par Lionel Mortini qui a affirmé « Que le surdimensionnement des réseaux d’eau, pour couvrir des besoins trois mois par an, ne doit plus être supporté seulement par les résidents permanents, qui contribuent toute l’année aux frais de fonctionnement et d’entretien de ces réseaux. ».
Mettant ainsi en cohérence les actes et les discours, la Communauté de communes de L’Île-Rousse-Balagne a instauré en toute logique une taxe spécifique sur les résidences secondaires.
Comme on pouvait s’y attendre la tutelle préfectorale coloniale, à travers ses services, a attaqué la mise en place de cette taxe au nom du « principe d’égalité entre les usagers ». Dans les faits, de nombreux dispositifs dérogatoires et mesures spécifiques existent en France, mais en Corse, elles posent le problème de l’autonomie d’action des élus, chose absolument inacceptable pour l’impérialisme français dans sa volonté d’anéantir tout futur pour le peuple corse.
La décision de valider cette taxe prise par le Tribunal administratif de Bastia, crée un précédent et ouvre peut-être la porte à l’espoir de ne plus subir collectivement la charge du tourisme.
Si cette taxe sur les résidences secondaires n’est pas à nouveau attaquée par le pouvoir français, elle pose clairement aux élus corses confrontés aux mêmes problèmes, la question du projet de société.
Soit les élus concernés continuent de donner des gages aux nantis du tout-tourisme en ménageant leurs clientèles, soit ils décident de mettre en œuvre cette mesure de justice fiscale sur les résidences secondaires.
Il sera difficile de se défiler devant les électeurs et de ne pas faire savoir quels intérêts sont priorisés dans la gestion communale.
A Manca