Un jeune homme a été grièvement blessé lors d’une opération dite de « maintien de l’ordre ». A la fois juge et partie, Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur a délibérément ignoré ce fait. Il a ainsi validé la thèse fumeuse avancée par la hiérarchie policière, laquelle, ne veut voir dans cette affaire qu’un accident, exonérant a priori de toute responsabilité le dispositif déployé dans les rues de Reims.
Loin de contribuer à la recherche de la vérité, ces postures sont à l’origine même des incidents de Bastia et de Corti. La colère de la majorité des jeunes qui manifestent s’explique en partie pour cela.
Mais elle est également révélatrice de phénomènes plus profonds qui concernent le cœur de notre société. Le rapport de défiance que celle-ci exprime à l’égard de l’institution judiciaire s’inscrit dans l’histoire de notre pays. Ceux qui font profession de foi, du concept « d’état de droit » parlent en réalité de la « raison d’Etat » qui elle est à l’opposé , ne serait-ce que du service minimum démocratique.
L’arrivée au pouvoir par les urnes d’une majorité nationaliste à la tête de la C.T.C n’est pas du goût de l’actuel gouvernement, de l’opposition parlementaire de droite, de l’extrême droite et des forces politiques rétrogrades qui sévissent en Corse. Nous affirmons, que pour ce conglomérat, tout est prétexte afin de déstabiliser l’actuelle majorité régionale. Ce déni de démocratie associé à un déni de justice contribue à l’instauration d’un climat de tension qui prend des allures multiformes. Un climat dont tente également de profiter la nébuleuse néo-fasciste qui prétend se revendiquer de la défense du peuple Corse.
A Manca en exigeant que toute la vérité soit faite sur les agissements des forces de police à Reims en appelle à la mobilisation populaire, dans le calme et la détermination, afin que justice soit rendue en évitant par la même de tomber, y compris de bonne foi, dans les pièges tendus.
Sur fond d’Etat d’urgence, nous assistons à un nouvel épisode de stratégie de la tension, avec son lots de provocations, qui servent à justifier la répression, en lieu et place de la recherche d’une véritable solution politique, elle vraiment respectueuse d’une amorce de processus démocratique.
A MANCA