Un vent mauvais souffle de nouveau. Le néo-fasciste empuantit et menace de gangréner le continent européen.
C’est en Italie, au passé pourtant lourd des crimes de l’extrême droite, où le racisme et la xénophobie trouvent une expression politique. Car ce sont bien les réfugiés, appelés abusivement migrants qui sont pris en otage dans des débats nauséabonds où, le mensonge, la désinformation et le crétinisme se disputent l’avant-scène.
Sur une terre marquée par la corruption des « élites » et l’imbrication des groupes mafieux dans la vie politique, économique et sociale, il faut une incroyable dose de mauvaise foi pour imputer à l’immigration la responsabilité d’une insécurité sociale, dont ils sont les premières victimes.
La fabrique médiatique porte à ce titre une écrasante responsabilité. Là où le chômage de masse sévit, se bâtissent des fortunes colossales. Alors que l’austérité frappe lourdement les classes populaires, une minorité de possédants se pavane dans l’obscénité de son opulence. Si c’est bien d’un mal dont souffre la société italienne, c’est celui d’un libéralisme toujours plus injuste et toujours plus exigeant.
La montée en puissance du populisme, véritable antichambre du fascisme, se nourrit des politiques calamiteuses des sociaux-libéraux. Ce courant, dont le moindre des culots n’est pas sa prétention à incarner la gauche, favorise l’accession au pouvoir des pires mouvements. Fidèle gestionnaire du capitalisme, le social-libéralisme, aux couleurs de l’Italie a infligé au monde du travail des politiques qui participent directement de l’effondrement de ses conditions de vie.
Aujourd’hui sous les feux de l’actualité, l’Italie n’est pas un cas isolé. La France voisine a vu des millions d’électeurs porter une néo-fasciste au second tour d’une élection présidentielle. En Hongrie, en République tchèque, aux Pays-Bas et en Autriche, soit à l’échelle du continent européen, les résultats des élections portent au pouvoir de manière aussi manifeste qu’inquiétante des partis qui sont les héritiers, en droite ligne, d’une large part de l’idéologie national-socialiste.
Des murs de barbelés et de dispositions infâmes encerclent les migrants, les repoussent et tentent de les exclure de l’humanité. Des lois scélérates sont votées qui stigmatisent encore plus « l’étranger ».
Au regard de cette offensive xénophobe fascisante et des renoncements du « socialisme de gestion », les combats sans concession contre le racisme sont toujours plus d’actualité. Ces combats doivent s’accompagner de luttes sociales et politiques dont l’objectif central ne peut être que l’inversion des rapports de force entre les classes populaires et les classes encore dominantes.
Les premiers pas de cette contre-offensive doivent passer par l’imposition d’une justice sociale pour une meilleure répartition des richesses. Mais l’histoire est là pour le prouver, il n’y suffira pas. Certes, le capitalisme peut momentanément reculer. Il peut plus sûrement laisser passer l’orage afin de rebondir en tentant d’infliger une défaite totale au monde du travail.
En Italie ou sous d’autres cieux, la nécessaire édification d’une véritable gauche, n’est pas une fin en soi. Elle ne peut être qu’un outil dans des luttes intermédiaires sans renoncer à un projet radicalement émancipateur. L’accumulation sans fin par une minorité au détriment de la majorité, la captation folle au fondement du capitalisme menace de plonger l’Humanité dans un gouffre sans fond. Une gauche réelle ne se donne pas comme objectif de le réguler, mais de l’extirper du pouvoir et d’en saper définitivement l’assise.
Le socialisme ou la barbarie, c’est bien l’alternative qui se pose à l’Europe.
A Manca