Les Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) seront imposés par les Agence Régionales d’Hospitalisation dès Juillet 2016. C’est une nouvelle pierre posée sur l’édifice de la rigueur budgétaire imposée au système de santé public et à sa privatisation.
L’appartenance à un GHT sera obligatoire dès le mois de juillet prochain pour tout établissement de la Fonction Publique Hospitalière. Les établissements qui refuseraient se les verront imposé par les ARS.
Ce sont des fusions qui n’en portent pas le nom.
Les conséquences sont de plusieurs ordres :
Mobilité
Au sein d’un GHT les personnels seront mobiles d’un établissement à l’autre. Pas selon leur désir, mais en fonction de la décision autoritaire de « l’établissement support », celui qui aura la prééminence dans le GHT.
Suppression de postes
Cette « mutualisation » a pour objectif une économie de moyens dans un système déjà bout de souffle avec des personnels pressurés au maximum.
L’essentiel des budgets hospitaliers portant sur les frais en personnels, ils en feront les frais en premier.
Mise à mort des droits sociaux
Les droits des personnels des différents hôpitaux s’aligneront sur celui de l’établissement du GHT qui en a le moins. Et même si au sein d’un GHT la résistance s’organise, à l’usure tous les GHT seront « harmonisés ». En passant d’établissements autour de mille agent-es à des structures qui en compterons plusieurs milliers, le droit n’étant pas proportionnel, ce seront des postes de représentants (CTE, CHSCT, CAP) qui disparaîtront.
Mutualisation et externalisation des fonctions « support »
Laboratoires, espaces verts, informatiques, cuisines, stérilisation, blanchisseries, …
Là encore, il faudra faire plus avec moins de moyen, au mieux, car ce sera aussi l’occasion de créer des structure inter-hospitalières avec des personnels de droits privé et la transformation de postes de titulaires en CDI voire de CDD ou purement d’externaliser des activités au privé.
Modification de l’activité de soins
Les GHT seront l’occasion de concentration de spécialités médicales au bon vouloir de l’établissement support.
Psychiatrie
Dans le cas particulier des établissements de psychiatrie ce sera l’occasion de la mise à mort de la politique de secteur. Déjà, l’objectif de la loi de santé est de faire passer la taille des secteurs de 70000 habitants à l’origine à des territoires de 240000 habitants ! Pour exemple :La moitié de Centre médicaux Psychologiques ont sauté dans le projet de la Communauté Hospitalière de Territoire Parisienne. Les budgets alloués à la psychiatrie seront aspirés par les activités Médecine Chirurgie Obstétrique.
Pour toutes ces raisons nous ne voulons pas des GHT !!!
C’est une organisation démocratique des besoins de soins que nous revendiquons. Ces besoins doivent être déterminés au niveau des bassins de population entre les élus, les professionnels, les représentants d’usagers et les Caisses d’assurance maladie. Il faut revenir à une logique d’organisation des soins et non d’offre de soins comme c’est le cas aujourd’hui.
Une mobilisation d’ampleur de tous les personnels avec les usagers est nécessaire.
Tout le monde fera les frais de cette régression, les personnels déjà à bout, mais aussi les patient-es qui verront leurs conditions de soins et de prise en charge dégradées et les structures de soins s’éloigner de nos lieux de vie.
A MANCA