Les associations U Levante et ABCDE ont par leurs engagements et leurs actions fait apparaître au grand jour une nouvelle atteinte à nos espaces naturels collectifs.
L’affaire dite de la « Rundinara » s’inscrit dans la longue liste des actes illégaux validés de fait par les autorités préfectorales. Les infractions au code de l’urbanisme et à l’ensemble des lois censées protéger les espaces naturels sont d’origines diverses.
Pour mémoire nous rappelons les dossiers Kouchner/Karl Zéro, d’Ormesson et Séguéla qui illustrent les traitements de complaisance dont bénéficient des personnalités des milieux du showbiz et du monde politique. Les services de l’Etat n’ignorent rien de ces pratiques et il est déjà advenu que des rapports effectués par des responsables soient délibérément ignorés, comme ce fut le cas de celui d’un sous préfet en poste à Sartène (dossier Kouchner/Karl Zéro).
Mais les « touristes » de luxe ne sont pas les seuls à se livrer à des accaparements d’espaces naturels. Nombre de personnes originaires de Corse construisent sur des lieux pourtant protégés et/ou appartenant au domaine public. Des institutions ne sont pas en reste. Nous en voulons pour preuve les agissements de dirigeants de l’Università qui pensaient pouvoir eux aussi s’exonérer des règles en matière d’urbanisme.
Ces faits sont à mettre au débit des politiques menées en Corse, aussi bien par l’Etat que par des responsables d’institutions territoriales, comme certaines mairies.
Ces agissements prédateurs et spéculatifs sont favorisés par un système économique qui transforme les hommes et leurs conditions de vie en marchandises.
Dans ce contexte, les associations de défense de l’environnement mènent des combats exemplaires. Ce sont elles qui exercent une vigilance constante, informent largement le public, appellent à des mobilisations et engagent des procédures en justice. Hélas, le volume des dossiers en cours et la constante prolifération des infractions, ne leur permettent plus de faire face à la situation.
Pendant des années, elles se sont substituées aux organisations politiques publiques dont les orientations auraient pourtant dû les porter à la pointe du combat.
Certes aujourd’hui, il faut qu’une forte mobilisation aboutisse à la démolition des villas de la Rundinara, mais tant que le « modèle » économique actuel perdurera, c’est la « loi » du marché qui dictera ses conditions, ce qui nous renvoie collectivement à la question du choix de société.
A MANCA