Depuis 1998, le Collectif pour l’application de la loi littorale n’a jamais cessé le combat face à la spéculation et à la prédation de nos espaces littoraux. Prolongement naturel en terme de moyen d’action des associations de défense de l’environnement qui l’animent, il est à l’origine de plusieurs manifestations populaires sur le terrain.
Concernant le dossier Ferracci à la Rundinara, c’est bien une association membre du collectif qui est à l’origine de la dénonciation. La logique aurait donc été de renforcer cet espace et de débattre des moyens d’actions. Certains ont fait d’autres choix. Pourquoi ? En quoi ce cadre n’était-il ni adapté ni légitime ?
Il y a quelques mois, des défenseurs de l’environnement ont été la cible d’attentats de la part de bandes mafieuses liées à des intérêts immobiliers. La logique aurait été de témoigner d’une solidarité active et de profiter du dossier emblématique de la Rundinara pour renforcer la cohésion dans l’action. D’aucuns ont opté pour la création d’un collectif bis, spécifique à la Rundinara. Mais quoi qu’il en soit, pourquoi ce nouvel espace n’a-t-il pas inscrit son action dans le cadre du Collectif pour l’application de la loi littorale ? Cette désolidarisation de fait est-elle une attitude judicieuse, voire responsable face à la mafia et aux spéculateurs ?
Le Collectif pour l’application de la loi littorale a toujours été ouvert aux citoyens et aux organisations associatives, politiques et syndicales, et il le demeure. Pour quelles raisons, des personnes qu’on n’a jamais vu à une seule réunion du Collectif ces dix -neuf dernières années, décident-elles aujourd’hui de s’investir dans des initiatives parallèles et qui plus est, avant que la Cour de Cassation ait tranché sur le dossier Ferracci ?
Ceux qui font délibérément le choix de la division face à la spéculation n’auront pas notre soutien, ni le 13 août prochain, ni même plus tard. C’est une attitude que nous refusons de cautionner.
Nous pouvons comprendre que des personnes de bonne foi pensent que cette mobilisation revêt un caractère d’originalité, mais nous ne pouvons admettre que des militants de la première heure court-circuitent en connaissance de cause le Collectif pour l’application de la loi littorale.
Par ailleurs, les propos indignes et calomnieux tenus par la municipalité de Bunifaziu à l’encontre des associations de l’environnement ne nous surprennent pas. C’est une tradition chez certains élus de l’extrême sud que de déplacer le débat public dans la boue quand on se trouve à court d’argument pour justifier le béton.
Salir les militant(e)s désintéressés a toujours été la technique de diversion utilisée par les bétonneurs et ce, depuis longtemps.
Déjà en 1998, Jérôme Polverini avait déclaré dans un rapport parlementaire que « La Corse était entre les mains des Khmers Verts », comparant ainsi des hommes et des femmes soucieux de la préservation de nos espaces naturels collectifs aux nervis génocidaires de Pol-pot. « Nihil novo sub soli », « rien de nouveau sous le soleil » comme dit l’adage.
A Manca apporte son soutien et renouvelle sa confiance aux associations de défense de l’environnement face aux attaques et manœuvres d’où qu’elles viennent.
A MANCA