Résolution Politique 2021
2021 marque la dernière année de ce quinquennat de Macron placé sous le dogme du néo-libéralisme au service exclusif des profiteurs et des nantis. Ces quatre années écoulées sous le règne de la Macronie auront été marquées par une offensive d’une rare violence contre les acquis sociaux, une dérive autoritaire du gouvernement et une incompétence crasse dans la gestion de la crise de la Covid-19 et ce, dès son apparition. C’est aussi le gouvernement qui fait opérer à la Corse un bond en arrière de quarante ans en orchestrant un véritable déni de démocratie. En Corse, comme ailleurs dans le monde, des expériences de lutte et des idées novatrices montrent la voie pour construire une alternative à ce système mortifère.
I ) S’opposer et mettre un terme à la guerre de Macron contre le monde du travail et notre cadre de vie
Depuis son arrivée au pouvoir, Macron a livré une véritable guerre sociale au peuple. La répression systématique des mouvements sociaux, le gazage des marches pour le climat sous prétexte de contenir quelques casseurs dans les cortèges, sont autant de faits qui illustrent la violence de classe déployée par l’État depuis 2017, dans la continuité de celle initiée par Hollande dans le seul but de « soumettre » la France et ses dernières dépendances territoriales » aux réformes néolibérales.
Macron incarne cette posture radicale du néo-libéralisme des années 80 qui veut casser le pacte social établi au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale et le modèle social qui en découle. Sa philosophie d’action procède clairement d’un libéralisme autoritaire qui place les intérêts capitalistes au-dessus des libertés publiques. Même s’il dispose d’une solide base politique parmi la classe qu’il représente, la brutalité de ses réformes est telle qu’elle provoque même des remous au sein de sa propre majorité de « parlementaires » croupions. Macron n’est là que pour effectuer les basses besognes de son premier cercle d’amis de la banque Rothschild, de LVMH, d’AXA et tant d’autres. Jamais depuis le XIXème siècle, le monde du travail en France n’a été confronté à un ennemi aussi déterminé.
Mais Macron ne se contente pas d’hypothéquer notre présent en dégradant nos conditions de vie, nos services publics vitaux et notre niveau de protection sociale. Macron incarne aussi une menace certaine pour notre survie collective à plus long terme.
On le vérifie dans la façon dont il s’est ouvertement moqué des participants de la conférence climat. Ce mépris illustre le peu de cas qu’il fait de toutes les mises en garde scientifiques. Son action dans le cadre de l’accord de Paris, se situe aux antipodes des préconisations de l’ONU. Pour ce champion de la croissance, un peu de « green washing » et de discours creux sur la transition énergétique suffisent à donner le change face à toutes les inquiétudes exprimées sur les bouleversements climatiques.
Le 10 septembre 2018, le Secrétaire général de l’O.N.U, António Guterres, a appelé les dirigeants mondiaux à ne plus perdre de temps et à protéger la planète et sa population des conséquences désastreuses du changement climatique. Nous avions deux ans pour prendre des mesures radicales en vue d’éviter un scénario catastrophe de basculement irréversible et d’emballement climatique. Macron fait partie des dirigeants irresponsables qui n’ont rien fait à l’instar des Trump et Bolsonaro qui ont aggravé la situation en privilégiant les profits au détriment des conditions d’existences de toute l’Humanité. Cette inaction s’avère d’autant plus coupable et criminelle si l’on garde en mémoire la position de sixième puissance mondiale occupée par la France.
L’effondrement définitif des éco-systèmes à l’horizon 2040 ne relève pas des fantasmes des sectes survivalistes ni des adeptes des théories du complot. Les signes manifestes des déséquilibres climatiques sont là : montée des eaux, phénomènes météorologiques cataclysmiques, désertification exponentielle, fonte de la calotte glacière.
La Méditerranée, notre milieu naturel de vie, demeure un des espaces maritimes les plus pollués de la planète et son réchauffement a d’ores et déjà atteint des seuils plus que critiques. Avec l’expansion démente de l’industrie du tourisme, une pression déjà intolérable sur notre environnement immédiat, ne peut que s’accroitre.
Dans ce contexte, la recherche permanente du maintien des taux de profits par les sphères capitalistes, relève objectivement du crime contre l’Humanité. En son sein même, ce système voit des contradictions majeures opposer des tendances, elles-mêmes sources de nouveaux chaos. Les tenants du néo-libéralisme à l’échelle planétaire sont désormais contestés par les adeptes d’un retour à des formes nationalistes du capitalisme. Le Brexit s’explique pour partie par ces tentations propres à des fractions sociales marginalisées ou en voie de marginalisation. Toute une partie des classes populaires et des pans entiers des petites et moyennes bourgeoisies se trouvent ainsi tentés par un populisme, première marche vers le néo-fascisme.
Pour les classes populaires, ces antagonismes au sein d’un même système, constituent dans les faits, un identique péril. A contrario des tentations qui minent certaines forces se réclamant toujours de la gauche, seule la rupture organisée avec le capitalisme peut ouvrir les voies d’une véritable alternative. Cette perspective vitale ne peut émerger que dans la convergence politique des nombreuses mobilisations déjà en cours. A ce titre, tous les moyens de luttes publiques doivent être utilisés. La grève générale, les désobéissances civiles et les luttes sur les champs institutionnels ne sont en rien incompatibles, à la condition incontournable de l’édification d’une démocratie participative rompant avec la délégation de pouvoir.
II ) La pandémie de Covid-19 révélatrice du néo-libéralisme dévastateur
Au niveau planétaire, l’année 2020 restera marquée par une pandémie qui demeure extrêmement prégnante et sans que, dans l’état actuel de la recherche scientifique, une victoire sur le virus à l’origine de ce phénomène pointe à l’horizon. Pour l’heure encore, seules des mesures de prophylaxie, permettent de juguler sa propagation.
Cette crise sanitaire agit comme un formidable révélateur. Elle met en lumière les politiques dévastatrices d’un néo-libéralisme qui domine sans partage le monde. L’état réel des moyens affectés au système de santé a fait encore plus apparaitre les inégalités criantes devant la maladie.
Dans les pays, où les luttes sociales avaient contribué à améliorer les dispositifs, les coupes budgétaires sur fond de plans d’austérité ont fait régresser l’accès à des offres de soins dignes de ce nom. Ce sont les travailleurs, les retraités et les personnes en grande précarité qui sont affectés par ce qu’il faut qualifier de recul de civilisation.
Pour la première fois depuis la Seconde Guerre Mondiale, la durée d’espérance de vie subit une nette érosion.
Dans les pays, encore qualifiés en tant qu’espaces en voie de développement, seul le fort pourcentage de la jeunesse au sein de ces sociétés, a contribué à modérer l’impact de la pandémie. Sans cela, et du fait de structures sanitaires totalement en inadéquation avec les besoins des populations, les ravages du virus auraient eu des conséquences dévastatrices.
L’échec du système est là et malgré tous les efforts de propagande, les peuples en mesurent les nuisances.
Au niveau français, ce qui est à retenir avant tout autre enseignement, demeure les mensonges d’un gouvernement qui a ainsi semé des torrents d’angoisse et a creusé encore un peu plus la fracture entre l’appareil d’Etat et de nombreuses franges de la société.
Face à cette violence néo-libérale, bien des résistances ont vu le jour. Des gilets jaunes, aux classiques luttes sociales en passant par l’irruption massive d’un féminisme de combat, la rue a résonné de ces mobilisations. Pour autant celles-ci n’ont pas encore convergé afin de poser massivement la nécessaire et vitale question d’une alternative politique.
Ce constat sur lequel viennent buter de nombreux analystes est pourtant limpide dans ses causalités. La gauche réformiste a rompu ses liens avec le monde du travail, la jeunesse et donc avec les espoirs investis en elle. Ses trahisons, ses renoncements et ses faillites ont porté de rudes coups, en ouvrant ainsi des boulevards à la droite et l’extrême-droite, au monde la finance et au patronat.
A sa gauche, l’effondrement du PCF, trop longtemps resté sous les fourches caudines du stalinisme et l’incapacité des anticapitalistes à sortir des formules incantatoires ou d’un sectarisme ravageur, n’ont pas permis l’émergence d’une force susceptible d’inverser les rapports de force.
Notre pays, la Corse, n’échappe pas aux causes invoquées ci-dessus. À celles-ci s’ajoutent encore d’autres causalités.
III ) Refusons par des luttes unitaires sur des mots d’ordre clairs tout fatalisme pour l’avenir du peuple corse
Nous sommes confrontés à la féroce hostilité de Macron et de ses complices dans tout ce qui constitue nos identités : non reconnaissance de l’existence d’un peuple, mépris souverain perpétré par les mêmes à l’encontre d’une langue et d’une culture. Ignorance délibérée d’une histoire complexe et déni de démocratie.
A aucun moment, Macron n’a reconnu le verdict des urnes. Pire, il s’est acharné en sapant méthodiquement les périmètres des institutions locales dont ceux de la Collectivité de Corse.
Pourtant, en face de lui, ne s’est pas dressée une majorité révolutionnaire. Très modérée dans ses ambitions, la coalition Pè a Corsica a au contraire recherché des compatibilités avec le pouvoir. En particulier sur les questions économiques, la majorité régionale n’a cessé de démontrer combien elle était en phase avec les grandes orientations du néo libéralisme.
Ses capitulations répétées devant le pouvoir, ses dérives néo-clanistes et ses irresponsables luttes internes ont amplement sapé la confiance qui lui fut accordée par une majorité de Corses. Cette faiblesse a profité au gouvernement mais également à une droite alliée des marcronistes locaux. Le sort des emprisonnés politiques et des ex-prisonniers, n’a pas éveillé en elle de sursaut salvateur. En faisant de surcroit obstacle aux mobilisations de terrain, la majorité régionale s’est totalement institutionnalisée et ne doit ses derniers succès électoraux, qu’à la répulsion qu’inspirent encore les revanchards des clans traditionnels. La coalition encore au pouvoir « régional » a engendré des déceptions et au-delà même, la revitalisation d’un fatalisme morbide.
Macron, par la nature des politiques qu’il mène, a favorisé l’émergence de ce qui constitue aujourd’hui un véritable pouvoir politique en Corse ; le consortium et ses obligés.
Cette privatisation à marche forcée de notre pays, est directement responsable des maux qui affectent la société. Une vie chère, des espaces naturels hyper exploités, une spéculation immobilière endémique, une industrie du tourisme dévastatrice, la marginalisation galopante de pas entiers de notre société et enfin la collectivisation des déficits et la totale privatisation des richesses crées.
Par milliers, des investisseurs attirés par des aménagements fiscaux, s’approprient terrains, appartements et maisons individuelles. A une population plus antérieurement présente se substitue au quotidien une population également motivée par la jouissance des espaces mers et montagnes.
Globalement, cette situation est en passe d’engendrer encore davantage de dérives dont la prolifération de la pègre n’est pas le moindre des avatars. La précarité de dizaines de milliers de femmes et d’hommes ne doit donc strictement rien au hasard et les amortisseurs sociaux ne permettent plus, ne serait-ce qu’une gestion a minima de ce phénomène, devenu aujourd’hui phénomène de masse. Dans ce maelstrom, peuvent surgir les pires tentations, comme le vote hélas massif pour Le Pen qui en fut l’un des révélateurs, lors des précédentes présidentielles.
D’importantes échéances se profilent dans les courts et moyens termes. Aux mobilisations contre la casse sociale et à la privatisation de notre pays, aux luttes féministes et au refus de la main mise par la pègre sur notre société, aux combats contre la dévastation écologique, à tous ces nécessaires champs à investir, s’ajoute un calendrier électoral dont la première phase se déroulera avec les élections dites territoriales.
Le traitement politique et le déni de droit qui est imposé aux prisonniers politiques corses par une répression perpétuelle, s’avère non seulement inacceptable, mais ne sera pas de nature à museler notre résistance légitime.
Le seul mot d’ordre qui vaille est celui de l’amnistie pure et simple des prisonniers politiques. Dans cette période particulièrement hostile du fait du gouvernement français, la réactivation des solidarités nécessaires et des mobilisations, reste primordiale. Ces combats concernent plus largement la remise en cause de libertés fondamentales et de droits humains.
Les droits imprescriptibles du peuple corse ne sont solubles, ni dans le néo-libéralisme ni dans le diktat d’un impérialisme de type néo-colonial.
En l’état, seule l’irruption consciente et déterminée des parts les plus dynamiques du monde du travail et de la jeunesse est à même de mettre un terme aux dérives déjà constatées et aux dramatiques déshérences qui peuvent en découler.
L’exigence d’une véritable solution politique porte en elle, tout à la fois, les aspects sociaux, sociétaux, culturels et politiques. Le droit à l’autodétermination pour et par le peuple corse s’inscrit dans un projet global afin de mettre un terme définitif à toutes les formes d’aliénations. L’unité populaire que nous appelons de nos vœux doit se construire dans les luttes mais tout autant dans l’objectif d’un peuple corse débarrassé de toutes les formes de tutelles.
IV ) Macron et la question des femmes : tout promettre sans rien donner…
Le 25 novembre 2017, Emmanuel Macron a prononcé un discours fleuve aux apparences trompeuses visant à dénoncer les violences faites aux femmes. Le président qui prétendait vouloir tout changer pour les femmes et, peut-on encore s’en étonner, n’a à ce jour rien changé.
Force est de constater que ce discours a constitué un énième coup médiatique visant à surfer sur la vague du moment pour mieux s’attirer la faveur des citoyen-ne-s à peu de frais.
Dans le contexte de l’explosion des féminicides en Corse comme en France, à l’heure des #balance ton porc et autres #metoo, défrayant la chronique jusqu’au pays de l’Oncle Sam, Macron et son gouvernement ont donné une fois encore dans le plus abject des opportunismes. En outre, s’il est une mobilisation de masse qui recueille encore aujourd’hui -et notons- le, même dans notre pays comme l’attestent les récentes actions de l’été 2020- un succès certain, c’est bien la mobilisation féministe.
Toutes les réformes évoquées plus haut, relevant du néo-libéralisme macronien et favorisant toujours davantage les plus riches au détriment des classes populaires, constituent autant de coups portés à la cause des femmes et de freins à leur émancipation. Rappelons- nous par exemple que les femmes corses se trouvent parmi les premières victimes de la pauvreté puisque selon l’INSEE, les femmes seules représentent en Corse 12,5 % des ménages pauvres, soit 3,4 points de plus qu’en France métropolitaine où une mère seule sur trois vit sous les seuils de pauvreté.
Si Macron avait authentiquement défendu les femmes contre les violences sexistes, il aurait rendu justice à celles qui sont en première ligne face aux dites violences, soit les femmes qui forment le plus souvent la frange la plus précarisée du monde du travail, toutes celles qui n’appartiennent pas à la bourgeoise blanche socialement intégrée, qu’ils s’ agissent des femmes appartenant aux classes populaires ou des immigrées.
Prenons un exemple précis du lien entre néo-libéralisme et violence sexiste : depuis des décennies, le manque de places en crèche a un impact réel sur la qualité de vie des familles les plus pauvres en Corse comme en France. En effet, le fait de ne pas pouvoir faire garder leurs enfants condamne les femmes au temps partiel ou les empêchent de conserver, voire de trouver un emploi. Or, lutter pour l’égalité homme/ femme, c’est lutter pour l’égalité sur le terrain économique de l’égalité salariale.
Force est de constater pour le moins que l’inégalité salariale perdure. Par exemple, le Webzine féministe « Deuxième page » nous apprend que cette année encore, l’écart salarial entre hommes et femmes est tel en France qu’il revient à faire travailler gratuitement les femmes depuis le 3 novembre. Dans un système capitaliste, ce manque à gagner pour les femmes demeure l’une des violences contre laquelle il est primordial de lutter.
Précisons que sur la question de la parité hommes-femmes, la France rentre à peine dans le top 15 des pays du monde. Ce qui pénalise particulièrement la France est une place peu envieuse sur la question de l’égalité des salaires à poste égal, où elle est située à la 133ème place. Mais aussi une intégration économique des femmes plutôt moyennes comparé à d’autres pays de même niveau de développement : à peine 33% des postes d’exécutifs et de managers sont occupés par des femmes.
A titre de comparaison, les pays de la Scandinavie se démarquent par des remarquables avancées pour les droits des femmes. Ainsi, l’Islande est classée première en matière d’intégration politique des Femmes. Le pays a même adopté une loi obligeant les entreprises à prouver qu’elles rémunèrent également les hommes et les femmes à poste égal.
La Norvège arrive seconde et présente une forte proportion de femmes aux postes techniques et d’ingénierie souvent occupés par des hommes dans d’autres pays.
La Suède se trouve aussi bien classée sur tous les indices. Enfin, comme les autres pays nordiques, la Finlande bénéficie de très bons classements sur les indices éducation (1er à égalité), intégration politique (42% de femmes au parlement, 38% de femmes ministres), ainsi que sur le plan économique avec de faibles écarts de salaires et près d’1/3 des postes de managers occupés par des femmes.
C’est sur le terrain de la cause des femmes que se lisent le plus clairement les déficits et méfaits du néo-libéralisme macronien.
V ) Palestine : Pour la création d’un Etat démocratique unique entre le fleuve Jourdain et la mer Méditerranée.
Alors que s’amorce l’année 2021, a Manca, fidèle à son identité internationaliste, place ce nouvel an sous l’égide de la lutte du peuple palestinien.
« Un peuple ne peut pas négocier ses droits humains, politiques, nationaux, et civils fondamentaux. La seule façon de sortir d’une situation coloniale c’est par le biais d’un processus de décolonisation » (in Chronique de Palestine – The Electronic Intifada – 17 décembre 2020)
L’impasse criminelle qu’engendre le colonialisme sioniste fait peser un joug terrible sur tout un peuple. Mais cette politique de l’apartheid se retourne également contre une société israélienne aujourd’hui otage des fanatiques. De l’autre côté du mur de la honte, le Hamas se refuse à un débouché garantissant les droits de tous les peuples concernés. L’antisémitisme, pas plus que le sionisme, ne répondent positivement aux intérêts fondamentaux de toutes ces communautés.
Parce que la paix ne peut être la résultante que d’une solution politique équilibrée, nous soutenons la campagne pour un Etat unique initiée à Haïfa par des Palestiniens de toutes les principales communautés, des citoyens des terres qui en 1948 sont devenues Israël, de la Cisjordanie occupée et de la Bande de Gaza, des camps de réfugiés et de la diaspora et leurs alliés juifs israéliens anticoloniaux.
Un programme politique en dix points a été élaboré dans le cadre de cette campagne.
1. Décolonisation. La seule façon de résoudre une situation coloniale de peuplement c’est d’effectuer un processus exhaustif de décolonisation qui donnera finalement naissance à une nouvelle communauté politique partagée.
2. Une seule démocratie constitutionnelle. Un seul Etat démocratique sera fondé entre la mer Méditerranée et le fleuve Jourdain, il appartiendra à tous ses citoyens, y compris aux réfugiés palestiniens qui pourront rentrer dans leur patrie. Tous les citoyens jouiront de droits égaux, de la liberté et de la sécurité. L’Etat sera une démocratie constitutionnelle, l’autorité de gouverner et de légiférer émanant du consentement des gouvernés.
3. Droit au retour, à la restitution et à la réintégration dans la société. L’Etat démocratique unique mettra pleinement en œuvre le droit au retour de tous les réfugiés palestiniens qui ont été expulsés en 1948 et par la suite, qu’ils vivent en exil à l’étranger ou qu’ils vivent actuellement en Israël ou dans les Territoires Occupés. L’Etat les aidera à revenir dans leur pays et dans les lieux dont ils ont été expulsés. Il les aidera à reconstruire leur vie personnelle et à se réintégrer totalement dans la société, l’économie, le système politique du pays. L’Etat fera tout ce qui est en son pouvoir pour restituer aux réfugiés leurs biens privés ou collectifs et/ou pour les indemniser.
4. Droits individuels. Aucune loi de l’Etat, institution ou pratique ne peut faire preuve de discrimination entre les citoyens sur la base de l’origine sociale ou nationale, de la couleur de peau, du genre, de la langue, de la religion ou opinion politique ou orientation sexuelle. Une citoyenneté unique confère à tous les résidents de l’Etat la liberté de mouvement, le droit de résider où que ce soit dans le pays, et des droits égaux dans tous les domaines.
5. Droits collectifs. Dans le cadre d’un Etat démocratique unique, la Constitution protégera également les droits collectifs, qu’ils soient nationaux, ethniques, religieux, de classe ou de genre, et la liberté d’association. Des garanties constitutionnelles veilleront à ce que toutes les langues, les arts et les cultures puissent s’épanouir et se développer librement. Aucun groupe ni aucune collectivité n’aura de privilèges, n’y n’aura la capacité d’exercer un quelconque contrôle ou une domination sur les autres. Le parlement n’aura pas le pouvoir de promulguer des lois qui soient discriminatoires envers une quelconque communauté en vertu de la Constitution.
6. Bâtir une société civile partagée. L’Etat favorisera l’existence d’une société civile vitale composée d’institutions civiles communes, notamment éducatives, culturelles et économiques. Parallèlement au mariage religieux, l’État assurera le mariage civil.
7. Économie et justice économique. Notre vision se fixe la justice pour objectif, et celle-ci inclut la justice économique et sociale. La politique économique doit remédier aux décennies d’exploitation et de discrimination qui ont creusé de profonds fossés socio-économiques entre les populations vivant sur cette terre. Un Etat en quête de justice doit concevoir une politique économique redistributive créative sur le long terme pour garantir que tous les citoyens aient une chance égale d’avoir accès à l’éducation, à un emploi productif, à la sécurité économique et à un niveau de vie digne.
8. Engagement envers les droits humains, la justice et la paix. L’Etat respectera le droit international et recherchera la résolution pacifique aux conflits par la négociation et la sécurité collective en accord avec la Charte des Nations Unies.
9. Notre rôle dans la Région. L’ODSC se joindra à toutes les forces progressistes du monde arabe qui luttent pour la démocratie, la justice sociale et une société égalitaire non soumise à la tyrannie et à une domination étrangère.
10. Responsabilité internationale. A l’échelle mondiale, l’ODSC se considère comme faisant partie des forces progressistes s’efforçant d’engendrer un autre ordre mondial qui soit juste, égalitaire et libre de toute oppression, racisme, impérialisme et colonialisme.
Un Etat démocratique en Palestine historique n’est pas une vision utopique. Elle est réalisable, elle est essentielle et elle est urgente. Le moment est venu d’un Etat démocratique inclusif entre le fleuve Jourdain et la mer Méditerranée. C’est pourquoi nous appelons à soutenir cette initiative à laquelle nous donnerons tout l’écho souhaitable.
A Manca sera présente à tous ces niveaux de lutte. Autogestionnaires et partisans du droit à l’autodétermination, nous inscrivons notre combat dans une rupture avec ce néo-libéralisme cannibale. Plus encore, et parce que cela relève de notre survie, c’est d’un socialisme démocratique tenant compte de l’histoire passée, dont nous avons besoin et dont nous faisons le socle de notre programme.
L’année 2021 doit être placée dans la perspective de changements réels et profonds. C’est là le vœu que nous formons, confiant.e.s que nous sommes dans la capacité des forces vives à oser l’alternative.
A MANCA