Hier, les militants d’A Manca ont interpellé la journaliste Hélène Constanty en lui demandant les raisons de la censure qu’ont subi leurs propos lors de la diffusion du reportage d’Envoyé spécial du 27 juin 2013.
» Bojour Hélène,
Suite à la diffusion de votre reportage ce jeudi, l’organisation que je représente et moi- même souhaiterions comprendre les raisons de la disparition complète de nos propos et de notre participation même au sujet traité.
Nous avons passé ensemble plusieurs heures. Je vous ai guidé sur le sentier des douaniers, lu l’arrêté préfectoral imposant des servitudes sur ce même sentier, commenté la situation à Calvi et rien, pas même trente secondes.
Bien évidemment, comme vous le savez, il ne s’agit pas d’un problème d’ego. Nous nous interrogeons simplement : pourquoi les propos de militants politiques nationalistes intègres, depuis longtemps engagés dans le débat public ne figurent-ils pas dans ce reportage ?
En espérant recevoir une réponse de votre part,
Cordialement,
Anne Laure Cristofari pour a Manca »
Voici sa réponse :
« Bonjour Anne-Laure,
Je comprends ta déception.
Mais les contraintes du format obligent à faire des choix difficiles.
Envoyé spécial est une émission très grand public, diffusée à une heure de grande écoute.
Trois semaines de tournage à monter en 45 minutes !
Nous avons dû passer à la trappe des journées entières de tournage, certaines personnes qui nous ont consacré du temps ne figurent pas au final. Ce sont les dures lois de la télévision…
Amitiés
Hélène Constanty »
Et voici maintenant notre analyse.
À chacun de juger en conscience et de prendre ses responsabilités.
Reportage d’Envoyé Spécial sur la spéculation en Corse: Censure et choix politique assumé
Indépendamment de faits objectifs montrés dans le reportage intitulé « Razzia sur la Corse », ce qu’on retiendra, c’est l’angle d’attaque qu’a choisi la journaliste Hélène Constanty.
Pour résumer : « Face au problème de la spéculation en Corse, on a le choix entre héros environnementalistes isolés ou nationalistes véreux. Mais ce n’est pas bien grave parce que si l’État français arrive à régler le problème de la porosité de sa police, tout sera réglé. En attendant, l’alternative réside dans les choix de développement d’entrepreneurs locaux vertueux ».
Evidemment, Hélène Constanty a parfaitement le droit d’exprimer un parti pris caricatural dans son montage. Tout comme un certain nombre de militants politiques intègres ont le droit de faire tomber le masque.
Tout reportage de France Télévision concernant la Corse doit toujours susciter de la prudence tant cette chaîne n’a aujourd’hui plus rien à envier à l’ancienne l’ORTF, où la censure et la direction politique de la télévision étaient clairement revendiquées par le pouvoir : aujourd’hui, c’est plus insidieux mais tout aussi violent.
Revenons aux méthodes de travail employées dans ce cadre. Anna Laura Cristofari, militante et porte- parole d’A Manca est mobilisée durant une demi-journée sur les problèmes de spéculation à Calvi.
Or, surprise, au montage, les interviews d’Anna Laura disparaissent totalement. Elle apparaît sur un plan au côté d’un ami marin et demeurera la seule personne que l’on n’identifie pas durant le reportage.
Cerise sur le gâteau, l’interview de notre ami Vincente Cucchi, est faite devant l’ancienne villa d’André Tarallo, lieu où A Manca mena une action publique spectaculaire, elle aussi passée sous silence.
http://www.manca-naziunale.org/tara1.htm.
Le propos de ce reportage est simple : il ne faut surtout pas laisser à penser qu’en Corse, des militants politiques continuent à se battre sur le terrain et mènent des actions populaires contre la spéculation. Non, mieux vaut laisser à penser que les militants environnementalistes sont impuissants, et qu’en dehors de ce moyen d’action, le choix se résume à la clandestinité ou à un État de droit restauré.
Rien de nouveau donc : juste une caricature supplémentaire de la société insulaire par des propagandistes de la tutelle politique française sur le peuple corse.
http://www.corsenetinfos.fr/L-Accademia-Corsa-recompense-plusieurs-theses-de-l-Universite-de-Corse_a4165.html#last_comment
La Corse dont la presse française et le quotidien locale en situation de monopole C-Matin (Un peu comme la SNCM , ça durera plus trés longtemps, ni la SNCM, ni les autres monopoles). Donc voici la Corse dont on ne parle pas. Ni Valls ni les médias parisiens. Merci à Corse net info de réparer ce déficit d’information. Pour nous informer d’un des multiple exemple de cette Corse vivante qui avance, culturellement, économiquement, politiquement, sur d’elle, fière mais pas orgueilleuse, sur de son chemin, qui est celui de la liberté, et de la vie en paix et en collaboration avec son environnement géographique et géopolitique naturel, en accord avec sa mémoire, sa culture et son histoire, enracinée et ouverte à la fois.