Ce matin, plus de cent cinquante personnes (parmi lesquelles des syndicalistes du monde agricole, des élus locaux et surtout un grand nombre de militants issus du monde politique, associatif et culturel) étaient réunies à l’appel de l’association Luzzipeu Falasorma pour refuser le risque de destruction de la vallée de Luzzipeu, vallée à la tradition agro-pastorale multi séculaire, sous les coups de la spéculation immobilière.
Il s’agissait, rappelons-le, de soutenir Jean Christophe Savelli, éleveur et producteur de fromage menacé de ne plus pouvoir exercer son activité sur les terres qu’il travaille depuis de très nombreuses années car ces terres, et surtout le site et la situation de la bâtisse voisine en ruines, le Château du Prince Pierre, aiguisent à n’en pas douter les appétits de profits de nouveaux acquéreurs fraîchement saisis d’une bien étrange et soudaine vocation agricole.
En fin de matinée, les prises de paroles ont mis en lumière les dysfonctionnements, les retards et les pesanteurs des différents outils (comme la SAFER par exemple) permettant de préempter dans de semblables cas de ventes de terres agricoles ou agro-pastorales. Elles ont permis d’esquisser les contours de choix de société, de modèle de développement. Alors que par la voix de la représentante de la majorité élue à la CTC, Nanette Maupertuis, il semblait paradoxalement possible de soutenir l’éleveur et en même temps, nécessaire de trouver des solutions dites « équilibrées » dans ce dossier en conciliant de manière « apaisée » l’accapareur et sa victime (dans ce qui était présenté comme un simple conflit d’usages), Paul- André Fluixa,, de Via Campagnola, a analysé pour sa part et à très juste titre, la situation pour ce qu’elle était. Il a ainsi parlé de son refus d’un modèle économique fondé sur une « agriculture de riches destinée à un tourisme de luxe ».
À notre sens, tout est dit, voilà l’ennemi.
A Manca