La mutation du Parti Socialiste est achevée. La nomination de Valls comme premier ministre en constitue la preuve irréfutable. La déclaration de politique générale de ce dernier aurait pu être le fait de l’UDI ou d’une tendance de l’UMP.
Les cadeaux fait au patronat, les coupes claires opérées dans les budgets de la fonction publique, la gestion libérale de l’Assurance Maladie, la volonté affichée de supprimer les 35h, toutes ces annonces illustrent la réalité d’une politique.
En Corse comme ailleurs, les salariés tous secteurs confondus, vont payer l’addition. Et comme s’il n’y suffisait pas, le premier ministre s’en prend au statut particulier de l’île. Quoiqu’en dise Mme Le Branchu, la volonté affichée de Valls de rattacher la région Corse à un ensemble administratif PACA n’était pas que d’inspiration gestionnaire. Valls a toujours fait preuve d’une opposition totale, à la question de l’enseignement de la langue Corse, de la co-officialité comme à celle d’aménagements institutionnels même a minima.
Valls est un fils spirituel de Chevènement qui aurait aussi hérité des thèses économiques de Tony Blair.
Ce n’est pas d’une résurrection de la République des hussards noirs dont a besoin la Corse. Ce n’est pas une cure d’austérité qui mettra un terme à la catastrophe économique et sociale qui touche les salariés, les jeunes, les retraités et les chômeurs.
A contrario, la Corse a besoin de retrouver des repères et de s’engager dans la construction d’un avenir de progrès et d’ouverture, entre tradition et modernité. Elle mérite un souffle démocratique par la reconnaissance de ses droits. Le monde du travail ne veut pas de l’austérité. Des salaires qui permettent de répondre aux besoins fondamentaux, des pensions de retraites revalorisées, des contrats de travail à durée indéterminée, des études vraiment gratuites, des contrôles sur les prix de l’alimentation et des loyers, voilà les véritables aspirations populaires.
Plus que jamais, la lutte d’émancipation revêt un double caractère.
Il est urgent que les résistances se réorganisent, sur les questions de nos droits fondamentaux indissolublement liés aux questions économiques et sociales.
Le capitalisme et son avatar le tout- tourisme ruinent la Corse. Le néo-colonialisme nie nos droits nationaux. Ce sont eux qu’il faut reconduire à nos frontières.
A MANCA