Dans un article paru dans Corse-Matin en date du jeudi 22 août 2019 une information fait état d’une pénurie affectant des médicaments tels que des corticoïdes et des traitements contre l’hypertension ainsi que des vaccins.
Ce phénomène est récurrent et les témoignages antérieurs qui émanent de patients et de professionnels de santé en ont déjà fait état.
Nous réfutons totalement l’argument qui consiste à accréditer la thèse fumeuse et mensongère selon laquelle il s’agirait d’un problème d’organisation de la production et des circuits de distribution.
La réalité est plus glauque, car nul n’ignore que des profits colossaux sont en jeu.
De la production de molécules à leur commercialisation, c’est toute une chaîne d’intérêts privés qui prend en otage la santé des populations.
Mr Philippe Lamoureux directeur général du LEEM (syndicat de l’industrie pharmaceutique) lève une partie du voile en affirmant : « Il y a un problème de prix de certains médicaments, qui sont extrêmement bas en France, ce qui conduit des opérateurs à se retirer sur des marchés plus rentables ». Plus loin il enfonce le clou : « L’offre se raréfie, tellement les prix sont bas. Et quand il existe une différence de prix importante entre la France et ses voisins européens, des grossistes répartiteurs spécialisés dans l’export achètent, revendent et font de la spéculation. Tout cela conduit à une situation explosive ». Sur ce point nous ne pouvons que valider le propos. Mais quid des fabricants qui réalisent des marges colossales sur bien des produits ? Ce que dans le jargon des gestionnaires hospitaliers l’on désigne sous l’appellation pudique de « molécules onéreuses », comme c’est le cas des molécules utilisées en chimiothérapie ?
Face à cette indécente situation, le ministère de la santé se contente de mesurettes qui ne remettent rien en cause des processus ignobles qui font de la santé et donc de la vie des personnes un marché et ce au détriment du Bien Commun.
Des solutions existent cependant. Encore faut-il avoir la volonté politique de les mettre en œuvre. Elles consistent à retirer totalement le circuit du médicament des mains du privé.
La santé n’est pas un produit et les ayants droits peuvent légitimement exiger une offre de soins de qualité accessible à tous et ce sous toutes les latitudes.
Il est plus que temps d’ôter des mains de tous les prévaricateurs un système de santé incompatible avec les règles du marché. Faute de quoi les vampires continueront leurs indécentes pratiques.
A MANCA.