Le 26 juillet 2018 les élus siégeant au sein de la Collectivité de Corse seront réunis en session.
A l’ordre du jour : la question des Espaces Stratégiques Agricoles (ESA) .
Or, sur ce point, les choses paraissaient définitivement établies car la coalition nationaliste qui préside aux destinés de la Collectivité Unique s’était précédemment engagée à ne pas revenir sur ce sujet, en précisant qu’il avait déjà fait l’objet de prises de position lors de l’élaboration du PADDUC et de son adoption dans une précédente mandature. Ils font l’annonce aujourd’hui d’une réouverture des débats sur les Espaces Stratégiques Agricoles en précisant : « qu’une concertation aura lieu afin de rétablir la carte des ESA avant la fin de l’année 2019 ».
Certes, les pratiques du dialogue, de la concertation et de la négociation font partie des modes de gouvernance maintes fois réaffirmés par le président de l’exécutif et sa majorité.
Nous leur rappelons cependant que la question de la préservation de nos espaces naturels figure au cœur du programme pour lequel ils ont été élus en décembre 2017 et qu’à ce titre, ils sont tenus de respecter le mandat donné par des dizaines de milliers de corses.
Comme toutes celles et ceux qui ont contribué à leur accession à des responsabilités majeures, nous ne pourrons en aucun cas accepter que, sous couvert d’un exercice basiquement démocratique, il soit dans les faits question d’un renoncement sur un sujet qui concerne le bien commun.
Notre inquiétude rejoint celle exprimée par l’association « U Levante » qui a sonné l’alerte le 22 juillet 2018 dans une communication intitulée : « ALERTE ROUGE : prévision de tsunami à l’horizon le 26 juillet à l’Assemblée de Corse ».
Qui plus est, dans le même temps, Macron et son gouvernement sont à la manœuvre afin de faire adopter un amendement qui dénaturerait totalement, s’il est promulgué, la loi « littoral » en réduisant sa fonction protectrice à néant.
Tout recul, sur les ESA comme sur les lois de protection de l’environnement, serait compris par les spéculateurs comme un signal encourageant une urbanisation encore plus démente qu’elle ne l’est déjà.
Laminée dans les urnes, la droite serait-elle aujourd’hui le véritable pouvoir encouragé et soutenu par le gouvernement néo-libéral de Macron ?
Ce n’est sûrement pas en cédant du terrain sur des sujets cruciaux que la majorité régionale peut s’opposer à ce hold up démocratique. Des forces saines sont encore profondément ancrées au sein de notre société. C’est à elles que la majorité régionale doit faire appel et c’est sur elles qu’elle doit s’appuyer, car au -delà de tout autre aspect, il en va de notre avenir collectif et donc de nos conditions de vie.
A chacun désormais, d’assumer ses responsabilités. Pour notre part, qu’il soit bien entendu que nous considérons les espaces naturels comme la propriété inaliénable de toute la société corse et qu’à ce titre, nous réitérons notre appel à une résistance contre toutes les formes de prédation sans la moindre concession.
A Manca.