En se refusant à appliquer ce que la loi française prévoit pourtant en termes de rapprochement des personnes emprisonnées, le gouvernement Macron envoie un message sans ambiguïté à l’ensemble du peuple corse en général et à celles et ceux qui se refusent à abdiquer en particulier.
Au delà des péripéties judiciaires, c’est d’une « pacification » par l’anéantissement de toute veilleïté de résistance dont il s’agit.
Tous les arguments, même les plus accommodants, avancés par le mouvement national afin de trouver un débouché politique à la situation en Corse, sont rejetés.
Macron, son gouvernement et ses soutiens locaux agitent le spectre de la répression en spéculant ainsi sur tous les renoncements que cette politique de la menace permanente pourraient occasionner.
Que des dizaines de milliers de corses se soient prononcés pacifiquement dans les urnes. Que la majorité régionale aille de concessions en concessions, tous ces faits n’ont aucun effet sur la politique néo-coloniale entreprise par ce gouvernement.
Nous savions que la stratégie du « en même temps » était un leurre. Macron est un homme de droite et qui agit en tant que tel. Que ce soit sur la question des emprisonnés et de tous ceux traqués par la justice française. Que ce soit en matière de politiques économiques et sociales. Tous les indicateurs sont là pour attester des véritables desseins de ce chantre du néo-libéralisme.
La balle est donc dans le camp du mouvement national et en particulier de ceux qui président aux destinées des institutions régionales. Vont-ils encore longtemps se contenter de messages ambigus qui consistent à des effets de déclaration en appelant à un dialogue dit « sans tabous » ?
Car il est clair pour tout le monde que Macron campe sur un tabou majeur. C’est celui qui interdit d’évoquer tout ce qui peut ressembler de près où de loin à l’évocation du peuple Corse et de tous ses droits afférents.
La question des emprisonnés et des personnes en bute aux persécutions des appareils policier et judiciaire n’est pas dissociable des cadres économiques et sociaux que la Macronie veut nous imposer en passant en force.
C’est par l’opposition active à ces politiques dans toutes leurs dimensions que peut s’ouvrir la voie vers une véritable solution politique. Cela ne se fera pas sans qu’un projet politique réellement émancipateur unifie les forces vives de notre pays. Le rapprochement puis la libération de tous les emprisonnés sera le fruit des mobilisations de terrains et ce dans le cadre global d’un projet qui lie les questions démocratiques, économiques, culturelles et sociales donc pour l’application concrète de notre droit à l’autodétermination.
A MANCA.