Plus de 200 personnes ont répondu à l’appel de l’ARCU ce 17 mai à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie.
La réunion qui s’est tenue au péristyle du théâtre à Bastia était ouverte à tou(te)s, sans distinction de genre ou d’orientation sexuelle. La société corse était représentée dans sa diversité socioculturelle. Seules des formations issues du mouvement national, du centre et de la gauche étaient représentées. Nous saluons cette initiative qui s’est déroulée dans une ambiance bienveillante et fraternelle et qui a permis de libérer la parole.
Des débats contrastés et des témoignages précis ont permis d’avoir un éclairage sur le quotidien des LGBTI en Corse. D’aucuns ont affirmé qu’il n’y avait pas un niveau de violence homophobe en Corse comparable à ce qui se passe ailleurs. Malheureusement, la violence ne se limite pas aux agressions physiques. La plupart des témoignages concernait principalement des formes de harcèlement et d’agressions verbales dans la rue, au village, à l’école, en famille, etc…
Que penser de parents, qui tout en se réclamant de l’amour d’un Dieu, jettent leur enfant à la rue 15 jours avant Noël parce que celui-ci vient de faire son coming-out ?
Dans la majorité des cas, et surtout chez les jeunes, tant qu’ils vivent leurs relations cachés et que le sujet n’est pas abordé, ils ne sont pas ennuyés. Cet équilibre de la terreur ressemble beaucoup à un mécanisme d’oppression banalisé, dans la société corse comme ailleurs.
Bien sur, la Corse n’est pas la Tchétchénie, et la proximité entre individus gèle en partie des processus violents, surtout à l’âge adulte. Toutefois quelques faits sont signalés ici et là : « Je ne peux pas vous embaucher par rapport à l’image de mon entreprise », « veuillez quitter mon établissement votre conduite dérange la clientèle… », etc…
Mais attention, la haine et l’ostracisme véhiculés sur les réseaux sociaux ciblent aussi les LGBTI. Aux menaces réelles des néo-fascistes s’ajoutent les délires de « thérapies de conversion» des fanatiques religieux, Evangélistes et Islamistes en tête. Partout où les évangélistes progressent (Brésil, USA) les droits des femmes et des LGBTI reculent. Nous devons rester vigilants face à cette propagande moyenâgeuse qui inonde Internet et cible une jeunesse en perte de repères.
A Manca, était naturellement présente à ce débat. Nous avons longuement travaillé sur un projet de citoyenneté corse où les droits et les libertés individuels seraient respectés pour l’ensemble des citoyens LGBTI ou non. Mais comme l’a fait remarquer un organisateur, cette initiative était aussi placée sous le signe du militantisme contre les discriminations, aspect précisé dans la charte proposée par l’ARCU.
Nous avons toujours affirmé des positions claires et publiques sur ces sujets.À ce titre, A Manca a donc signé la charte proposée par l’ARCU. Nous serons toujours aux côtés de ceux et celles qui veulent bâtir une Corse plus juste et respectueuse, plus émancipée et solidaire.
A MANCA