Comme nous l’avions annoncé dès la fin des années 90, le service public des transports maritimes est totalement démantelé. La féroce concurrence à laquelle se livrent les investisseurs privés afin de s’emparer du marché prouve que ce secteur, même au regard des critères de gestion libéraux, n’engendre pas de déficits. La déréglementation des transports est l’œuvre de la commission européenne. Mais celle-ci n’a fait qu’appliquer les politiques imposées par les États et les gouvernements.
Après des décennies d’une propagande médiatique digne des régimes totalitaires, éclate au grand jour la réalité des objectifs visés par le patronat insulaire. Mais ce n’est pas par hasard si les chefs d’entreprises de la grande distribution, du commerce des matériaux de construction, des transports terrestres et des syndicats professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, se sont emparés des lignes maritimes. Les richesses produites par l’industrie du tourisme sont le principal enjeu des rivalités apparues ces derniers jours entre les divers lobbys. Cela signifie concrètement que les objectifs visés par ceux-ci concernent la totale maîtrise des rouages économiques et l’accroissement de la politique du tout-tourisme.
Nous dénonçons aujourd’hui comme hier, la prise en otage de l’opinion publique corse par des réseaux qui tentent de déguiser la défense de leurs intérêts sous le couvert des intérêts collectifs du peuple corse.
Nous dénonçons avec fermeté les discours anti-syndicaux proférés par les porte-parole des corporations patronales. En effet, au-delà de l’appréciation que l’on peut avoir concernant le positionnement des directions de certaines centrales syndicales, ce qui est remis frontalement en question par le patronat insulaire est la question du droit de grève. A ce titre, il suffit de constater la triste réalité du « dialogue social » au sein des entreprises du secteur privé, pour juger des pratiques patronales et de ce qui anime véritablement leurs ambitions démesurées : la recherche du profit maximum.
En reportant évasivement aux calendes grecques la création d’une véritable compagnie publique du transport maritime, des responsables politiques et syndicaux, au mieux se trompent de politique ou ne parviennent plus à dissimuler leur adhésion à l’économie de marché et leur capitulation devant ceux qui en font leur fond de commerce.
Le choix de société que tentent d’imposer les corporations patronales fait peser de graves dangers sur l’ensemble de la société corse en général et sur le monde du travail en particulier. Les fractures sociales que chacun d’entre nous peut constater ou vivre au quotidien, s’accentue inexorablement quand, le rapport de force entre les salariés, les chômeurs , les retraités et les tenants du libéralisme continue de pencher en faveur de ces derniers.
L’heure n’est plus aux faux semblants. Nous dénonçons avec la plus grande fermeté le hold-up économique et social perpétré par une minorité, ainsi que la mystification opérée par celle-ci quand elle se drape des couleurs de la Corse.
A l’heure où le gouvernement Valls et Hollande inflige ses politiques d’austérité, s’attaque au code du travail et au dispositif de l’assurance maladie, cette même minorité dirigée par le Medef, se frotte les mains et pousse encore un peu plus loin ses insatiables ambitions de classe.
Quelles que soient leurs nationalités, les patrons restent les patrons et leurs intérêts ne seront jamais compatibles avec ceux du monde du travail.
A MANCA