Depuis 40 jours un mouvement social mobilise de larges secteurs du salariat.
De toute évidence la question de la réforme des retraites est politique. A quelques mois des élections municipales, le monde du travail doit savoir comment ses intérêts sont pris en compte par tous les candidats.
Les Républicains et En Marche, peu soucieux de la justice sociale, sont les promoteurs d’un projet qui ne bénéficiera qu’à des fonds privés de gestion, comme Black Rock. Le régime universel d’assurance maladie est également dans le collimateur de ces prédateurs néo-libéraux. Concrètement ces formations sont hostiles aux salariés et en particulier aux femmes, lesquelles, seraient parmi les plus pénalisées si cette « réforme » était appliquée.
Les néo-fascistes du RN, faux nez du néo-libéralisme, ne sont dans les faits, absolument pas hostiles au projet de Macron.
Accorder des suffrages à ces partis, revient donc à créer encore un plus de précarité et de mal de vivre.
Face à eux, dans la diversité de ses représentations, la gauche affirme être opposée à la retraite à points. En Corse, une autre composante de la vie politique, le mouvement nationaliste, ne serait pas non plus en faveur de cette « réforme ». Ces deux derniers camps s’en réfèrent au concept de justice sociale.
Concept certes généreux dans sa formulation, mais qui demeure purement incantatoire dès lors que ne sont pas avancées les analyses et contre propositions à même de clarifier les enjeux et de proposer les moyens à mettre en œuvre afin de financer le dispositif actuel.
Afin de donner une claire lisibilité à ce sujet politique, A Manca réitère ses propositions.
Selon Macron, la « réforme » des retraites se justifierait car le déficit nécessite de nouveaux modes de calcul afin de dégager un financement pérenne. S’il s’agit de trouver les ressources financières, a Manca propose :
– Première mesure : diminution du temps de travail à 32h sans perte de salaire. Par l’augmentation massive des emplois privés/publics, se dégageront des cotisations patronales et salariales.
– Seconde mesure : Suppression des crédits d’impôts octroyés aux entreprises, soit 27 milliards d’euros.
– Troisième mesure : Taxation des revenus des sociétés gestionnaires des autoroutes, qui selon le journal Auto-Plus dégagent 350 000 euros du kilomètre (calcul sur l’année).
– Quatrième mesure : Le budget des armées, 37,6 milliards d’euros doit être augmenté de 4,5%. Suppression de cette augmentation soit 4,5 milliards d’euros et affectation de cette enveloppe au régime général des retraites.
– Cinquième mesure : Selon les journalistes, Yannick Kergoat et Denis Robert (source nouvel Obs) le montant annuel de l’évasion fiscale s’élève à 100 milliards d’euros par an (optimisation fiscale, fuite des capitaux). Dans un récent rapport, la Cour des Comptes fustige le gouvernement pour cause d’insuffisance de moyens pour lutter contre ces délits. En redonnant aux services fiscaux les moyens afférents, la marge de récupération serait très importante.
– Sixième mesure : En 15 ans les titres détenus par de grandes sociétés sont passés de 30% à 67% d’augmentation de leur valeur. Taxation de ces plus values. Il en va de même pour les bénéfices annuels de grandes sociétés. Exemple : BNP et TOTAL qui réalisent chacune un bénéfice annuel net de 10 milliards d’euros, quasiment reversés intégralement à l’actionnariat.
Ces propositions pragmatiques, s’inscrivent clairement dans une volonté politique anticapitaliste. A vouloir concilier les intérêts des travailleurs avec les règles de l’économie de marché néo-libérale, la social-démocratie a fait la part belle à ce système. Cette précision vaut par avance pour tous ceux qui cultivent l’ambiguïté et le flou, faute de vouloir prendre le mal à la racine.
La partie du mouvement social opposée à la réforme de Macron reste très mobilisée. En cela elle se montre pour l’heure, fidèle à ses engagements.
Elle doit pouvoir compter sur les formations politiques, qui, au-delà des formulations de soutien, proposent réellement et concrètement des solutions pérennes et précises.
Le monde du travail n’est pas un marché que l’on courtise le temps d’une élection.
A la radicalité de Macron et à ses violences sociales, il est plus que grand temps d’opposer une radicalité vraiment porteuse de changement.
A MANCA