Cette tribune fait suite à un article publié le 3 juin 2011 dans les colonnes de Corse- Matin, article présenté sous le titre : « tous les voyants sociaux sont dans le rouge en Corse ».
« Vue de l’extérieur, la Corse donnerait plutôt l’image d’une région où la vie est douce et facile »1
Il suffit de vivre au cœur de notre société pour constater les ravages occasionnés par un système qui ne connait qu’une loi : celle du profit.
Les militants de la Manca n’ont de cesse, depuis des années, non seulement de dénoncer le sort fait aux classes populaires, mais plus encore d’en appeler à la mobilisation afin de rompre avec le libéralisme. Parce que c’est bien de cela dont il question. Nous ne sommes pas des dealers, aussi refusons-nous de vendre de l’illusion aux travailleurs, aux jeunes, aux populations issues de l’immigration et aux femmes, premières victimes de ce capitalisme assassin. Dès lors, il ne peut s’agir de réformer un système. La seule garantie en vue d’un avenir qui tourne le dos à la ruine capitaliste réside dans la destruction de ce système.
La question n’est pas de savoir pourquoi. Il suffit de vivre les yeux ouverts pour que l’évidence s’impose. L’ordre du jour concerne l’appel à l’unité du monde du travail. Unité dans les luttes. Unité stratégique pour la conquête du pouvoir politique. L’unité est une des conditions à réunir. La tactique, c’est-à-dire le choix des chemins à emprunter pour renverser l’ordre des choses, constitue une autre de ces conditions. C’est dans les luttes que se forgent les consciences mais il n’y suffit pas. Les indispensables outils dont le monde du travail a besoin sont ses organisations politiques et syndicales. Mais à ces niveaux, il est impératif que l’indépendance politique des structures soit réalisée et préservée. La petite bourgeoisie et la bourgeoisie de Corse savent défendre leurs intérêts. Elles se sont dotées de moyens politiques et institutionnels. Elles ont également répandu leur idéologie au point de faire passer leurs intérêts fondamentaux pour les intérêts de tout un peuple.
Les travailleurs, les chômeurs, les femmes, les immigrés, en un mot l’ensemble des classes populaires doivent donc rompre avec cette domination. Et la rupture passe par l’indépendance de classe. C’est à cette tâche que les militants révolutionnaires se sont attelés. Ce n’est pas la seule.
L’élaboration des outils idéologiques fait partie de nos préoccupations. Par le débat en lien avec l’action, au cœur du parti révolutionnaire, nous favorisons l’émergence d’une conscience collective. Loin des dogmes et des bureaucrates.
La grève générale devient donc une perspective réelle. Il nous faut un plan d’urgence social et politique. Notre programme, plusieurs fois présentés, contient les éléments de ces revendications.2 L’argent pour réaliser ce programme existe. Allons le chercher.
La grève générale est le chemin vers la conquête du pouvoir. L’irruption du monde du travail dans le champ politique ne se borne pas à une confrontation avec les forces de la domination. Il faut voir plus loin. C’est du dépassement, classe contre classe, dont il est question. Pour une société débarrassée de toutes les formes d’exploitation.
Ce socialisme, autogestionnaire et démocratique, que nous appelons de nos vœux, est la seule perspective crédible et viable face au rouleau compresseur qui nous écrase chaque jour davantage. Il y aura des luttes intermédiaires, des reculs, puis des avancées. Mais rien ne doit nous détourner de la conquête du pouvoir. Les mouvements et les partis de la classe populaire ne sont que des outils, mais ils sont indispensables. C’est pourquoi nous vous appelons à renforcer A Manca, en femmes et hommes libres. Pour la libération sociale et notre droit à l’autodétermination.
1 Corse-Matin. Vendredi 3 juin 2011- page 2.