Dans un grand élan œcuménique, les élus de l’assemblée de Corse ont salué la mémoire d’un ex président de la république française.
Nous doutons fortement que cet hommage soit partagé unanimement au delà des cénacles institutionnels.
Car la mémoire est là, tenace et encore très douloureuse.
Nous pensons aux militants kanaks froidement abattus dans la grotte d’Ouvea.
Les peuples polynésiens dont l’environnement porte les traces criminelles des essais nucléaires perpétrés par l’État français, se souviennent dans leurs chairs de ces exactions.
Les habitants des quartiers populaires ont encore en mémoire les propos racistes d’un chef d’État à propos des odeurs de leurs lieux de vie.
Toute une génération se souvient d’un des leurs, un étudiant, sauvagement matraqué jusqu’à la mort.
Le SAC, milice d’un pouvoir, est encore dans tous les esprits.
Sans oublier la « FrançAfrique », ses gouvernements fantoches, le pillage des matières premières et un réseau, mélange de truands, de mercenaires et d’agents très spéciaux de l’Etat français.
Et ici sur notre terre, la brutalité de la répression est encore dans nos mémoires.
Qui était premier ministre au moment d’Aleria ?
Qui était premier ministre de 1986 à 1988 lorsqu’il s’agissait de « terroriser les terroristes » et d’organiser la chasse aux militants nationalistes ?
Pas une minute, il n’est possible de jeter aux oubliettes, des pratiques et des faits politiques qui marquent l’histoire.
La honte a un prix, nous refusons de le payer.
A MANCA