Il y a les cercueils que l’on porte quand, l’inexorable déroulement de la vie, enlève des parents, des amis, des proches. La maladie, le vieillesse, les accidents rappellent à tous la précarité de l’existence de l’homme. Et puis l’humain provoque aussi la mort, anticipant ainsi d’un phénomène naturel.
La mémoire de la catastrophe de Furiani est là pour témoigner que la cupidité n’a pas de limite et qu’elle peut tuer.
La même cupidité qui est à l’origine des meurtres qui ensanglantent notre pays. Cette cupidité qui réduit les espaces mers et montagnes à des produits marchands. Cette cupidité encore qui provoque des luttes à mort pour la captation des marchés publics. Cette cupidité qui est à l’origine de l’organisation de tous les trafics. Trafics qui ruinent des vies, celles des consommateurs et de leurs proches et parfois aussi celles des marchands de mort.
Et puis il y a les cercueils qui témoignent, comme des sinistres symboles, de la mort des consciences. A ses origines, le mouvement national, a œuvré à l’unité de notre pays. Il a souhaité rompre avec le campanilisme et la folklorisation de notre culture. Deux phénomènes intrinsèquement liés au fait colonial.
Ce qui s’est passé dans un stade atteste de l’effondrement des consciences. La rue est désormais vide. Elle qui exprimait, les colères, les révoltes et l’espoir. Les stades eux, sont devenus les temples du capitalisme, où des chômeurs, des salariés sous payés, vont voir des millionnaires pour qui le sport n’est qu’un prétexte. Comme les dirigeants et les actionnaires et les médias dont le seul but véritable reste de faire des profits.
Alors, il est plus que grand temps, de remettre l’espoir au goût du jour. Il ne s’agit pas de stigmatiser les comportements d’une jeunesse qui compte parmi les premières victimes de cette dérive mortifère de toute une société. Il serait injuste de dénoncer des faits en ignorant les causes.
Le rôle des partis qui militent pour un vrai changement, est là. Redonner de l’espoir en expliquant sans relâche que nos vies valent mieux que tous les profits et que la notion de bonheur s’il est elle planétaire, est donc aussi notre utopie. Les rêves seuls ne font pas vivre les consciences. Sans idéologie il n’y a pas de luttes. Sans luttes il n’y a plus de vie.