Envisagé depuis la Corse, l’avenir du réseau ferroviaire français peut paraître bien loin de nos préoccupations quotidiennes. Pourtant, ce serait une erreur de penser que la remise en cause du statut des cheminots français et de la SNCF ne peut avoir de conséquences dans notre pays. C’est d’autant plus le cas lorsqu’ on comprend les enjeux idéologiques qui sous-tendent cette nouvelle offensive de Macron.
Tant que la Corse n’obtient pas a minima la maîtrise de son destin, toutes les politiques néolibérales en France vont avoir une influence immédiate, un effet sur le sort du monde du travail en Corse.
Sur fond de rentabilité et de réduction des aides de l’Etat, le rapport Snipetta préconise une remise en cause fondamentale du régime social des cheminot, la suppression de nombreuses lignes secondaires, la transformation de la SNCF en S.A et un transfert de charges aux collectivités locales dans un contexte de mise en concurrence régionale. C’est une nouvelle fois une attaque contre les droits historiques obtenus par les luttes ouvrières.
Cette nouvelle agression du capital a valeur de test. Elle va déterminer pour les années à venir une alternative claire : soit la mise en œuvre de politiques conservatrices et néo-libérales débridées, se succédant les unes aux autres selon un plan bien établi, soit au contraire une remobilisation du monde du travail. L’éventualité d’une défaite risquerait de précipiter la condition des salariés un siècle en arrière.
L’écart des richesses en Corse résulte directement d’une précarisation à l’échelle de masse organisée par le MEDEF dans le secteur privé. En dehors de quelques secteurs du tourisme et du BTP dans lesquels le blanchiment d’argent sale se trouve directement à l’origine d’enrichissements rapides, plus généralement le grand patronat corse tire sa plus-value d’une exploitation directe de la force de travail avec un coût du travail réduit. Ce schéma relève du scénario existant au XIXème siècle.
Tout nouveau recul du mouvement social en France entraîne symétriquement une offensive patronale en Corse. Même les secteurs parapublics et les secteurs conventionnés du privé subissent une agression d’une violence sans précédent contre les cadres syndicaux qui tentent de faire appliquer ce qui reste des droits des travailleurs.
Quelle que soit l’évolution du statut de la Corse, la solidarité de classe face aux agressions des capitalistes demeure une nécessité absolue. Soyons sûrs qu’il n’y aura aucune libération nationale sans libération sociale.
A Manca apporte sa solidarité internationaliste aux cheminots français et appelle le monde du travail en Corse à rester en alerte quant à la guerre de classe que nous livre Macron et à ne pas oublier les conséquences aggravées qu’elle revêt pour notre pays.
A Manca