Pendant que les grandes manœuvres en vue des prochaines territoriales mobilisent de considérables énergies, la privatisation de nos espaces et de nos conditions naturelles de vie ne semble pas perturber les stratèges qui se revendiquent pourtant de la défense de nos intérêts collectifs.
C’est ainsi que la main mise de la multinationale Veolia sur nos réseaux d’eaux potables s’accélère par le truchement de sa filiale Kyrnolia. Pas une commune n’échappe désormais à la voracité des dirigeants de cette société.
Le dernier exemple en date concerne les cinq communes du Cruzzini. Dans le cadre de l’intercommunalité se prépare la cession de la gestion des eaux potables à Kyrnolia.
Selon nos informations recueillies auprès de responsables de la commune d’Azzana, la présidence de l’intercommunalité impose ce plan, alors que, toujours selon leurs propos, eux mêmes y seraient opposés. Dans l’attente de la parution publique de leur éventuel refus, nous appelons ce jour à la plus large mobilisation afin de mettre en échec les appétits des marchands d’eaux.
Depuis des siècles, c’est par le travail des hommes que cette ressource naturelle est gérée sans autre intervention extérieure. Au delà des aspects techniques (entretien, rénovation du réseau, recherche de nouveaux captages) ce qui se joue est la maîtrise de notre patrimoine collectif. Cet enjeu n’est pas que symbolique. Il témoigne du bras de fer engagé entre deux visions de notre société.
D’une part s’agitent les prédateurs propres à l’économie de marché, et de l’autre s’y opposent celles et ceux qui veulent vivre sur leur terre en refusant de se voir déposséder de leurs moyens de vie.
La majorité régionale qui a dans ses prérogatives la gestion de nos ressources hydrauliques, via l’office destiné à cela, doit se prononcer clairement sur les choix qu’elle entend faire.
Deux possibilités s’offrent à elle. La première, en phase avec les discours des nationaliste aux manettes du pouvoir régional, consiste à préserver de la spéculation nos ressources naturelles. Cette option, si l’on tient compte des discours des élus nationalistes, ne devrait pas leur être étrangère.
La seconde perspective, elle totalement en rupture avec des décennies de lutte, consisterait à laisser les mains libres aux tenants de l’économie de marché. Il leur appartient donc de mettre en adéquation leurs actes et leurs discours.
Pour notre part, nous sommes totalement convaincus par l’expérience que seules les mobilisations peuvent s’opposer aux prédateurs, que ce soit sur la question de la terre, de nos moyens naturels d’existence et plus largement sur toutes nos conditions de vie.
A ce titre nous engageons ce jour une campagne d’information afin que dans un deuxième temps s’engage la plus large mobilisation afin de mettre en échec les visées de la multinationale Kyrnolia et de ses complices. Seul un service public de la gestion de nos ressources hydrauliques est à même de garantir une politique sociale des tarifs et une véritable équité entre les communes afin que cessent d’être pénalisées les régions de l’intérieur de notre pays.
Comme le passé en témoigne, à chaque fois que des mobilisations d’ampleur se sont développées, le succès a été au rendez vous.
Les spéculateurs de tous ordres, corses et non corses, considèrent notre pays comme un coffre fort, ils sont donc hostiles aux intérêts collectifs du peuple Corse.
A Manca.