Le couperet est tombé. Par 56,4% des voix exprimées le NON à l’indépendance l’a emporté. C’est un jour sombre pour la Kanaky qui vient de subir, encore une fois, un déni de justice.
La lutte pour la liberté, donc pour un véritable processus de décolonisation, n’est sûrement pas terminée, et les vainqueurs de ce scrutin doivent savoir que, loin d ‘apaiser la légitime colère du peuple kanak, ce hold-up prétendument démocratique ne fera que monter la tension et exacerber les fractures.
Macron en bon chef de l’Etat colonial français exulte et il ose se dire fier d’un résultat qui n’est qu’une forfaiture.
Le piège tendu par Michel Rocard, il y a plus de vingt ans, a fonctionné. Il s’est agi tout d’abord de réduire le droit à l’autodétermination à un scrutin. Scrutin qui a mis les voix des colons à parité avec le peuple kanak. Autrement dit ce n’est pas ce peuple qui a choisi librement son avenir.
La seconde manœuvre de Rocard a consisté à institutionnaliser toute une partie du FLNKS et donc à renforcer au maximum les courants les plus frileux.
Avant toute cette « œuvre » de basse politique, une féroce répression s’est abattue sur les éléments considérés comme hostiles aux magouilles coloniales. Eloi Machoro et nombre d’indépendantistes ont été ainsi exécutés sous le couvert d’opération de police.
La leçon est cruelle pour le peuple Kanak. Elle l’est également pour toutes celles et ceux qui, toujours pleins d’illusions, fondent leurs espoirs sur l’idée d’une liberté négociée.
La nature de l’État français est et demeure. Seul le rapport de force peut créer les conditions de véritables processus de désaliénations.
Il en va de la justice sociale comme des droits des peuples à disposer d’eux mêmes.La légitimité des dominés n’est pas soluble dans la «légalité» et les institutions des dominants.
A MANCA