Les cris de joie des supporters de la liste EELV à l’annonce des résultats ne peuvent masquer l’insupportable résultat global. Ceux qui sortent encore une fois en tête ne sont pas des libérateurs, ni des démocrates. Ce sont les partisans du mouvement des néo-fascistes de Le Pen.
Il faut faire preuve soit d’un coupable aveuglement soit d’une mauvaise foi à toute épreuve pour attribuer le score du R Haine à des éléments totalement extérieurs à la Corse.
Ce sont le racisme primaire et la xénophobie qui s’expriment à chaque fois que l’occasion leur en est donnée. Non le vote brun n’est pas seulement un vote allogène. Il est l’expression morbide de femmes et d’hommes qui, au-delà de leurs origines, se reconnaissent communément dans la haine et la négation des droits de l’Homme.
Les apprentis sorciers qui, au sein du mouvement national, ont rejeté le thème de la « communauté de destin » et par là même, toute perspective d’une citoyenneté corse ouverte, peuvent mesurer à quel point ils ont été entendus.
Ceux qui professent un antiracisme de salon et qui se donnent bonne conscience en se drapant dans un humanisme bêlant peuvent également constater les dégâts occasionnés par leur inconséquence.
Tous les indifférents et les spectateurs sans conscience, qui se plaisent à ignorer le lien social, sont aussi les complices de la vase brune qui stagne de nos montagnes à nos rivages.
Alors que des bandes de voyous s’adonnent aux meurtres, au racket, à la spéculation immobilière et à toutes les formes de trafic, les lâches désignent « l’immigré » en tant que responsable de l’insécurité. Le vote R Haine est le réceptacle de toutes ces veuleries.
Dans le registre des responsabilités, l’Etat français et les gouvernements qui se sont succédés à sa tête occupent une place centrale. En cédant aux litanies des néo-fascistes ce sont eux qui ont mené des politiques hyper sécuritaires en accréditant ainsi les « thèses » mensongères et manipulatrices liant les problèmes économiques et sociaux à l’immigration.
Un député corse à Bruxelles ne changera hélas strictement rien à cet état de fait.
La seule submersion qui déjà se fait sentir est celle voulue et promue par la Macronie et ses alliés. C’est celle d’un néo-libéralisme qui détruit le lien social et prône l’individualisme.
Depuis des décennies A Manca pointe sans relâche les dangers qui guettent notre société. Ce combat contre toutes les formes de domination a besoin d’être porté par un mouvement qui s’oppose frontalement au capitalisme et à ce néo-colonialisme destructeurs. Nous l’avons dit et nous ne cesserons jamais de l’affirmer, seul le monde du travail et la jeunesse, sur des bases sans ambiguïté, peuvent mettre un terme à la catastrophe écologique et sociale qui ruine notre pays.
Face à la vague brune amplement engendrée par un capitalisme toujours plus avide, il ne s’agit pas de se recroqueviller, pas plus que de se laisser aller à un fatalisme paralysant.
C’est dans et par les luttes qu’émergera une alternative liant toutes les questions, qu’elles soient celles de la lutte contre la ruine sociale, les discriminations racistes et sexistes, les déséquilibres écologiques et ce néo-colonialisme prédateur.
L’autodétermination est indissociable d’un projet émancipateur qui seul est à même de mettre un terme à toutes les formes de domination.
En ce lendemain d’élections où des nuages noirs planent encore une fois au- dessus de nos têtes et au cœur de nos sociétés, c’est à participer à cette lutte sans concession que nous vous appelons.
A MANCA