Election de Roberta Metsola au Parlement européen, une insulte au combat féministe
Le Parlement européen a choisi mardi sa nouvelle présidente, élue avec 458 voix sur 616 exprimées. Il s’agit de la Maltaise Roberta Metsola, membre de la droite nationaliste de son pays et ouvertement anti-avortement. Rappelons que Malte est un des derniers pays d’Europe où l’IVG reste illégale, même en cas de viol.
Nul ne sera étonné de savoir qu’au nom de l’alternance chère à la bourgeoisie technocratique qu’ils représentent, les sociaux-démocrates et les sociaux- libéraux aient appelé à voter pour elle, en dépit de ses positions. Même les écologistes ont un temps hésité à franchir le pas avant de présenter leur propre candidate. Les eurodéputés français du groupe macroniste « Renew » ont eux aussi voté pour cette candidate, tout en prêchant avec la démagogie la plus cynique pour la promotion du droit des femmes.
C’est dire si le feu gagne la maison Europe, en proie aux régressions sociales et sociétales les plus insupportables, avec le soutien d’une écrasante majorité des eurodéputés français.
Alors qu’en 1979, Simone Veil était élue présidente du parlement européen, ce qui offrait quatre ans après le vote de sa loi française en faveur de l’IVG, des perspectives encourageantes et salutaires de progrès social et sociétal pour l’Europe (marquée par des décennies de combats féministes au nom de la liberté du corps), quarante-trois ans après, c’est le retour en force du patriarcat.
Alors que, dans le prolongement du mouvement américain I WAS, des centaines de milliers de femmes battent courageusement le pavé en France et en Europe pour réclamer leurs droits et la reconnaissance juridique du crime de féminicide, les institutions européennes donnent à ces populations combattantes le pire des signaux. Elles démontrent que cette Europe est non seulement celles des patrons, mais celles des hommes.
Les militantes et sympathisantes d’A Manca expriment leur dégoût face à cette élection. Ajoutons que le fait qu’une femme soit élue n’est en rien dans ce cadre, un symbole encourageant pour les droits des femmes. Bien au contraire, il prouve encore, s’il en était besoin, la terrible force de l’intégration de la domination patriarcale et masciste par un trop grand nombre de femmes.
A Manca