CORONAVIRUS : NE PAS ACCEPTER LE DISCOURS DE LA FATALITE.
« Je crois que la misère n’est pas une fatalité, mais un phénomène entretenu, géré rationnellement, une abjection indispensable à la seule prospérité d’un petit groupe sans scrupules ». Jean-Marie Blas de Roblès / Là où les tigres sont chez eux (Zulma, 2008).
Les premiers enseignements à tirer de l’épidémie en cours, confortent l’idée que le néo-libéralisme est porteur de graves dangers pour l’humanité.
La pénurie de masques de protection ne doit rien au hasard et encore moins à une quelconque fatalité. Elle est le résultat direct des délocalisations des productions pour cause de recherche de profits maximums. Les patrons et leurs actionnaires se sont satisfaits du faible coût des salaires en Chine, en Inde et globalement dans tous les pays où l’extorsion de la plus value est rendue possible par l’assujettissement des travailleurs.
Il en va de même pour les médicaments et bien d’autres produits de nécessité primordiale.
Le crack du système public de santé en Italie était prévisible tant les coupes sombres dans les budgets sont la règle depuis des décennies. Le rappel des réserves de professionnels de santé en France est occasionné par les pénuries de personnels soignants et médicaux, pénuries uniquement dues aux restrictions budgétaires.
Là où les déserts médicaux sont également le résultat de la casse du service public de santé, s’instaure une réelle discrimination pour les populations de ces régions.
Au regard de ces problématiques, les mesures à prendre sont sur les courts, moyens et longs termes. Mais elles n’auront aucune chance d’aboutir tant que le capitalisme dictera la logique de l’argent et ce au détriment des besoins fondamentaux des sociétés.
La problématique de santé de l’heure s’estompera et les problèmes structurels eux demeureront si un terme n’est pas mis au règne morbide de ce système.
L’épidémie en cours est combattue principalement par le service public de santé et plus précisément par les professionnels de ce secteur.
En la matière ce gouvernement et une kyrielle d’irresponsables politiques ne manqueront pas de se prévaloir de la bonne gestion de cette crise.
Ils seront accompagnés dans cette misérable tentative par les bans et arrières bans de l’extrême droite qui préconiseront encore plus de restrictions à l’encontre des populations migrantes, en leur imputant la prolifération des maladies virales et infectieuses.
Nous nous souviendrons de tout cela, comme nous nous remémorerons les comportements parasitaires et asociaux de personnes qui ont, soit tenté de faire des profits, soit volé sans vergogne des masques et autres solutions hydro-alcooliques. Quand à celles et ceux qui se ruent dans les commerces pour faire des stocks, est-il encore temps de leur rappeler que seule la solidarité sauve des vies en temps de crise ?
Nous saluons avec respect l’engagement et le dévouement des professionnels de santé qui sont engagés auprès des populations et nous appelons à être à leurs côtés encore plus dans l’avenir, lorsqu’ils demanderont des moyens afin d’exercer leurs missions. Eux ne cédant en rien à la fatalité.
A MANCA