Le référendum qui décidera de l’avenir de la nation écossaise, soulève des débats où les lignes de partage se dessinent d’abord autour de l’attachement à la couronne anglaise ou à son rejet.
La nation écossaise a connu une longue période d’indépendance après avoir battu militairement la monarchie anglaise en 1314. La conscience nationale est une réalité aussi bien au sein des capitalistes et de nobles écossais, qu’au sein des classes populaires.
De plus, par le jeu d’alliances familiales, les souverains écossais Stuart ont régné durant un siècle sur l’Angleterre et contribué à forger une nouvelle entité, « Le Royaume-Uni ».
La guerre civile qui opposa les Stuarts aux Hanovres de 1688 à 1746 se solda par la défaite des Stuarts et le sentiment en Écosse d’une nouvelle colonisation anglaise avec une répression sanglante. Les temps ont changé, les Écossais ont eux aussi opéré leur « Riacquistu » depuis les années 1920, jusqu’à voir siéger des élus nationalistes de droite et de gauche au sein des instances locales. Sous la pression populaire, le Parlement écossais dissout par Londres en 1707 fut rétabli en 1999.
Puis vint la victoire du Scottish National Party en 2007 qui après de très longues négociations avec Londres imposa le référendum d’autodétermination du 18 septembre prochain.
La campagne pour le Oui à l’indépendance de l’Écosse réunit des partisans très différents fédérés autour d’une plateforme. Pour autant, des courants différents s’expriment. Nous nous intéresserons pour notre part aux forces de gauche en Écosse.
Nos camarades du Scottish Socialist Party sont pleinement investis dans la campagne pour l’indépendance et aussi pour l’avènement d’une République souveraine décidée par et pour le peuple. Pour eux ce référendum est l’occasion de rompre avec la monarchie conservatrice de Londres. Si le Oui l’emportait un autre référendum porterait sur cette question du choix du régime politique de l’Écosse. Les principaux arguments du SNP et du SSP portent sur la défense des intérêts populaires dans une Écosse libre.
Le SNP (plutôt de Centre Gauche) ne cesse de communiquer sur les garanties qui seraient données aux retraités, allocataires, chômeurs. Il s’appuie également sur la défense des services publics confortés depuis les années 2000 par le Parlement écossais en opposition aux politiques libérales de Londres et de Bruxelles.
Nos camarades du SSP nous alertent sur le poids de la bourgeoisie écossaise dont certains multimillionnaires sont complètement déconnectés des réalités et des intérêts populaires et qui demain pourraient brader leur peuple contre une intégration d’une Écosse indépendante dans l’Europe libérale. Nous faisons confiance aux forces patriotiques de gauche pour combattre ces capitalistes compradores que nous ne connaissons que trop bien en Corse. Le projet de société représente donc une dimension centrale du processus d’autodétermination du peuple écossais et nos camarades du SSP ont raison de se battre pour une Écosse indépendante, républicaine et socialiste.
Quid de la gauche classique?
Côté sociaux-libéraux, le Scottish Labour Party est pleinement engagé dans la campagne pour le Non aux côtés des conservateurs. Les arguments qu’ils exposent sur les bénéfices de l’union et de l’intégrité du Royaume Uni sont conformes aux discours que pourraient tenir des Nicolas Alfonsi ou Michel Stefani en Corse.
Côté communistes, a contrario de se qui se passe en Corse, le Communist Party of Scotland milite pour l’indépendance de l’Ecosse et fait campagne pour le Oui.
Au fur et à mesure que le scrutin se rapproche, le camp du Oui voit l’espoir d’une victoire se renforcer. Pour autant, rien n’est joué et la mobilisation des abstentionnistes dans les quartiers populaires sera déterminante sur l’issue du scrutin.
Les rapports de forces politiques et les choix du peuple écossais seront respectés dans tous les cas de figure.
A Manca apporte son soutien à l’ensemble des patriotes, militants de gauches et démocrates qui militent pour l’indépendance de la Nation Ecossaise. Pour une Ecosse libre et indépendante le 18 septembre prochain.
A MANCA