Le 21 juillet 2014, a Manca faisait publiquement l’analyse que l’absence de volonté d’imposer au pouvoir colonial les choix politiques du peuple corse permettrait au gouvernement français de maintenir une position homogène et une fin de non-recevoir face aux revendications les plus politiques.
Or, l’actualité valide à cette heure nos analyses puisque c’est uniquement sur le principe d’une Collectivité unique que Matignon envisage de lâcher du lest. Comme nous l’avions expliqué, il n’y a rien de dérangeant ni d’idéologiquement incorrect sur ce point pour l’ordre établi, parce que cette mesure s’inscrit pleinement dans le droit fil des demandes de simplification administrative de l’Europe libérale.
Pour ce qui est des revendications régionalistes, dont la plus politique demeure à nos yeux la co- officialité, le gouvernement P.S temporise. Faute de mobilisation populaire, cette stratégie pourrait se révéler payante à moyen terme. Si l’on suit bien le propos de Cazeneuve et Lebranchu, il n’y a rien à attendre de concret avant l’horizon 2018.
D’ici là, 15 000 nouveaux électeurs auront débarqué en Corse. Là où la répression a échoué, le P.E.I (il faut entendre « Programme d’Eradication Institutionnel ») est donc sur le point d’achever en douceur la campagne d’assimilation forcée du peuple corse débutée par la France dès 1769.
Faute de résistance, les promoteurs immobiliers risquent donc d’avoir raison de l’existence même du peuple corse en tant que communauté de droit sur sa terre. Obsédés par l’appât du gain à court terme, ils favorisent l’installation massive de personnes qui majoritairement, ne sont absolument pas concernées par l’histoire, la culture ni même par l’avenir du peuple corse et qui légitimement, s’opposent aux doits nationaux de ce peuple sous quelque forme que ce soit.
De plus, rien ne dit que le gouvernement post présidentielles 2017 reprenne à son compte les arguties du Gouvernement actuel. En conséquence, le risque est grand de voir une ligne Bleu-Blanc-Rouge hostile à tout dialogue et pouvant s’appuyer sur des référendums locaux nécessairement favorables, justifieant ainsi la mise en œuvre d’un degré élevé de répression et de criminalisation de la revendication nationale corse dans son ensemble.
La stratégie coloniale du P.S s’avère donc très habile. Elle consiste à jouer la montre.
Eu égard aux mécanismes d’assimilation à l’œuvre, le peuple corse risque fort de n’être bientôt plus en mesure de peser démocratiquement sur les décisions qui le concernent.
Reste à savoir si face à cette machine infernale, le Mouvement national et l’ensemble des Corses suffisamment conscients de la gravité des enjeux, sauront faire preuve d’un peu de sérieux et de lucidité.
Pour A Manca, quoi qu’il en soit, le droit à l’autodétermination n’est pas négociable et le droit de disparaître en silence n’est pas acceptable. À chacun de prendre ses responsabilités.
A Manca