Depuis vingt ans, la ville de Calvi pâtit d’un mode de gouvernance anti- démocratique fondé sur des pratiques clanistes et clientélistes obscurantistes. Depuis vingt ans, l’expression citoyenne est mise sous l’éteignoir. Au sein même de la majorité au pouvoir, des voix se sont faites entendre en dénonçant l’autoritarisme et l’absence totale de démocratie interne dans le cadre du conseil municipal. Parfois même, des ruptures fortes se sont opérées et concrétisées sous la forme de démissions.
Quant au bilan politique, force est de constater qu’il s’avère calamiteux. L’axe du tout tourisme socialement comme écologiquement prédateur et dévoreur d’espaces naturels collectifs a conduit à une brutalisation de la population calvaise, fragilisée par la spéculation immobilière et ses conséquences. La précarité des contrats saisonniers, le chômage de masse, la difficulté d’accès au logement dans le centre-ville, l’explosion du prix au mètre carré dans les quartiers centraux ou en bord de mer ont exclu l’écrasante majorité des salariés calvais de leur propre centre urbain. Les résidents calvais issus du monde du travail se sont retrouvés marginalisés dans l’espace urbain et rejetés dans des logements sociaux bâtis aux périphéries, “ghettoïsés”, coupés du cœur de la cité.
Malgré l’ancienneté et la vitalité du tissu associatif, malgré l’existence d’une créativité artistique remarquable, Calvi, faute d’infrastructure décente, est en outre culturellement muselée.
À ce bilan calamiteux de la Municipalité Santini, résultat de choix politiques et idéologiques clairement contraires aux intérêts da la majorité du monde du travail, vient s’ajouter une préoccupante absence de perspectives. Face à cette majorité qui défend les couleurs de la bourgeoisie calvaise, la liste dite d’opposition ne porte hélas aucun projet alternatif véritable, aucune rupture avec le système qui nous tue.
Dans un tel contexte, pour qui veut en finir avec les maux du tout-tourisme, on ne pourra à terme faire l’économie d’une refondation de l’opposition sur des bases programmatiques claires en défense du bien commun.
A Manca