Les médias européens ont relayé la nouvelle de l’assassinat de Pawel Adamowicz le 14 janvier dernier. Dans le contexte d’une Pologne aux mains des néo-conservateurs populistes et xénophobes du parti ‘Droit et Justice’, le maire de Gdansk n’était pas à proprement parler un « ennemi rouge », il incarnait simplement un humanisme sincère, une ouverture d’esprit sur le monde et la conviction du devoir de protection et de solidarité envers les plus faibles et les minorités, d’où qu’elles viennent. A ce titre il était un des piliers d’une nouvelle forme de solidarité envers les migrants et les réfugiés, sa ville étant prise en exemple par le Haut Commissariat aux Réfugiés pour la qualité de l’accueil qu’il a réservé à 25 000 réfugiés.
Cette posture de chrétien humaniste était tout simplement insupportable pour les nervis populistes et néo-fascistes polonais. Malgré une popularité très importante, Pawel Adamowicz a reçu des centaines de menaces de mort et de messages haineux. Des responsables locaux du parti « Droit et Justice » ont même participé à un simulacre de procès le condamnant à mort ! Malgré cette dérive nauséabonde et mortifère, le pouvoir n’a fourni aucune protection policière au Maire de Gdansk.
Le jeune homme paranoïaque qui l’a mortellement poignardé a donc agît dans un contexte précis, celui d’une cible désignée et sans protection.
Il en va de même pour toute l’opposition démocratique polonaise aujourd’hui confrontée à une haine sans limites de pans entiers de la société polonaise acquis aux réflexes populistes de peur, d’abrutissement, de rejet et de violence.
L’assassinat de Pawel Adamowicz ne peut donc laisser indifférent les antifascistes et internationalistes que nous sommes. Nous devons témoigner de notre solidarité internationale aux forces démocratiques et au mouvement social en Pologne, comme ailleurs, partout où reculent les droits démocratiques face à la montée des populismes.
A Manca.