Les conditions dans lesquelles se sont déroulés l’arrestation puis le transfert récent d’un militant nationaliste, éclairent, s’il en était encore besoin, la réalité de l’appareil d’Etat.
Au sein des appareils judiciaires et policiers œuvrent des fonctionnaires pour qui la « raison d’Etat » prime sur tout autre considération. Cette conception ne repose pas sur des positionnements idéologiques individuels, mais bel et bien, sur une logique politique, elle-même cautionnée et ou partagée par la majorité des pouvoirs politiques.
Au-delà des condamnations de circonstance, ces méthodes doivent être combattues dans le cadre global des rapports qui perdurent entre le peuple corse et l’Etat français.
Mais elles doivent être également combattues dans le cadre général d’une opposition à un système économique, social et politique. La répression ne poursuit qu’un seul et unique but qui est de faire taire définitivement toutes les voix qui n’acceptent pas de se plier aux volontés des dominants.
Aujourd’hui un militant politique, demain un syndicaliste, un défenseur des espaces naturels et pourquoi pas les défenseurs des droits de l’Homme ?
Il est illusoire et contre-productif d’exiger d’un pouvoir étatique le respect de cadres démocratiques dont il s’exonère largement dans la réalité de sa pratique du pouvoir.
Seul le départ définitif des forces de répression pourrait attester d’une volonté politique réellement fondée sur la recherche d’une solution respectueuse des droits du peuple corse.
Les multiples signaux envoyés par la puissance étatique ne vont sûrement pas dans cette direction.
A MANCA