Par l’effet d’une propagande soutenue, celles et ceux qui s’opposent au sionisme en tant que phénomène politique, sont immédiatement accusé-es d’antisémitisme. Poussant une rhétorique douteuse à son extrémité, des procureurs auto-proclamés tentent de culpabiliser les opposants politiques au sionisme en affirmant que cette opposition cache mal leur antisémitisme.
Si les néo-fascistes Dieudonné et Soral ont bien utilisé l’anti sionisme comme faux nez masquant leur antisémitisme profond, c’est très loin d’être le cas de toutes celles et ceux qui s’opposent à la nature colonialiste de l’idéologie sioniste.
Cette suspicion est donc une infâmie tout autant qu’une imposture idéologique. Elle poursuit un but : celui de mettre sous l’éteignoir toute contestation de la politique inacceptable poursuivie par les responsables de l’État israélien à l’encontre du peuple palestinien.
Nous ne nions pas pour autant le fait que des actes criminels et totalement condamnables ont été dans un passé encore récent commis contre des juifs, visés en tant que tels par des bandes d’assassins.
Il est incontestable que des courants islamistes, par leur propagande et leurs agissements se sont rendus coupables d’actes qui ne peuvent en rien trouver la moindre justification.
Il est tout aussi incontestable que l’extrême droite polymorphe charrie en son sein des héritiers de cette peste brune qui ensanglanta particulièrement l’Europe. Qui peut nier que le Rassemblement National abrite dans ses rangs des néo-nazis opportunément recyclés dans une trompeuse opération de «relooking».
Il n’est pas sain non plus que d’occulter qu’une frange (minoritaire) de ce que l’on appelle la gauche s’est fourvoyée dans ambiguïtés déplorables quant à leur appréciation de la nature réelle des islamistes radicaux.
A Manca ne porte aucune culpabilité morale, philosophique ou politique qui serait causée par ses engagements aux côtés du peuple palestinien en lutte pour sa survie et sa dignité. Elle témoigne d’ailleurs de la même façon son entière solidarité avec les militants israéliens qui, plus que courageusement s’opposent à leur propre État et se refusent de faire leur les théories sionistes. Ils sont les héritiers moraux des dizaines de milliers de militants juifs anti sionistes du Bund massacrés par les nazis.
A Manca condamne aussi bien les actes infâmes perpétrés à l’encontre de juifs et de la mémoire du génocide dont ils ont été les victimes que l’occupation de la terre de Palestine et la stratégie de colonisation qui se poursuit.
Nous caractérisons pour ce qu’elle est l’entreprise nationaliste de ce sionisme qui porte préjudice au peuple palestinien et impose un insupportable fardeau au peuple israélien.
Nous ne sommes pas les descendants des Maurras, Céline et autres Drieux La Rochelle qui fournirent aux nazis le substrat politique de la « solution finale ». Nous ne sommes pas les héritiers de ces courants religieux qui désignèrent (et pour certains les désignent encore) les juifs comme des ennemis coupables d’une faute originelle.
Nous n’oublions pas l’histoire qui a vu des États et des gouvernements européens laisser se développer la lèpre antisémite sans lui opposer la moindre résistance, voire en lui laissant le champ libre.
Nous dénonçons également cette islamophobie qui cache mal le racisme de ses auteurs.
Anti-racistes de tous les instants et anti-fascistes sans concession, nous continuerons sans relâche de dénoncer et de combattre toutes les formes de dominations, quels que puissent en être les auteurs.
A MANCA
Theodor Herzl.
Herzl avait tiré comme conclusion de sa déception qu’il était illusoire pour les Juifs de chercher leur salut dans l’assimilation, et qu’ils devaient posséder leur propre État, refuge pour tous les Juifs persécutés. En 1895, il adhère à la thèse du sionisme et le 15 février 1896, il publie Der Judenstaat (L’État des juifs), un livre dans lequel il appelle à la création d’un État pour les Juifs. Espérant le soutien des grandes puissances, il le fait en tentant de se placer dans la continuité des idéologies coloniales de l’époque : « Pour l’Europe, nous formerons là-bas un élément du mur contre l’Asie ainsi que l’avant-poste de la civilisation contre la barbarie ». Tout un programme !