Le taux de participation du deuxième tour démontre qu’au sein du peuple corse, un enjeu a au moins été centralement pris en compte.
En l’occurrence, il concerne les rapports entre le pouvoir étatique et précisément les très nombreux Corses qui n’ont pas renoncé à être reconnus comme les acteurs centraux de leur propre histoire.
La politique néfaste autant qu’agressive de Macron à l’encontre de notre pays vient d’être sanctionnée dans les urnes. Sa tentative de mise au pas de tout un peuple par un déni de démocratie, est mise aujourd’hui en échec. Ce rejet massif et sans appel, risque toutefois de se heurter de nouveau à un blocage gouvernemental.
Le score réalisé par la liste conduite par Gilles Simeoni est le fruit d’une combinatoire entre des votes autonomistes et régionalistes. Mais il est également la résultante d’un néo clanisme qui a vu, après les anciens réseaux PRG, s’additionner des maires issus de la droite. L’ancrage libéral de Femu a Corsica a facilité cette opération.
L’échec cinglant de la liste conduite par Jean-Christophe Angelini est dû à deux phénomènes au moins. Tout d’abord, cette stratégie électorale, était à l’identique de celle conduite par Gilles Simeoni. Cette concurrence sur les mêmes secteurs de la société s’est avérée fatale au PNC et à ses renforts venus de la droite. Le second phénomène est la fin de non-recevoir exprimée par l’électorat de Corsica Libera, lequel dans sa grande majorité, ne s’est pas reconnu dans la démarche politicienne de J-C Angelini.
Dans une mesure non négligeable, la démarche de ce dernier est apparue fortement teintée d’ambitions personnelles plus que fruit d’une réelle différenciation politique.
L’échec de la droite est particulièrement la résultante d’un siphonage de sa clientèle électorale par les listes Simeoni et Angelini. En réactivant les thématiques de la CFR et en recevant l’appui d’une partie du clan PRG, Laurent Marcangeli a montré l’hostilité qui est la sienne et celle de ses soutiens, à l’égard des droits du peuple corse. La double sanction infligée par les électeurs tient à cette concurrence d’un néo libéralisme corsiste et d’un rejet des accents tricolores de la démarche.
Le bond en avant entre les deux tours de la liste Core in Fronte doit se comprendre comme la résultante de plusieurs facteurs. Le contenu des déclarations de Paulu Felice Benedetti sur les questions sociales et environnementales a drainé un nouvel électorat venu de la gauche traditionnelle et des écologistes. Le souci de faire référence aux fondamentaux de la lutte d’émancipation a attiré une forte partie de l’électorat de Corsica Libera. A Manca, à sa place et avec ses moyens spécifiques, a apporté sa contribution à cette dynamique du second tour.
Les espoirs investis par plus de seize mille femmes et hommes dans la démarche de Core in Fronte et ce sur des bases politiques, confèrent à celle-ci de grandes responsabilités. Plus particulièrement à l’heure, où sous des couleurs diverses, le néo libéralisme sort vainqueur de cet épisode électoral.
Le champ électoral a cristallisé bien des attentes chez les couches populaires. Aux activités des élus devront immanquablement s’additionner les luttes de terrains. Sans cette double dimension, les revendications légitimes ne peuvent aboutir.
Sur les questions de la cherté de la vie, renchérie notamment par les politiques de transports. Sur le coût du logement, gravement affecté par la spéculation immobilière. Sur la gestion des déchets, menacée par les appétits de la voyoucratie. Sur le coût exorbitant des carburants né de situations monopolistiques. Sur l’ensemble de ces sujets donc, les déclarations ne suffiront pas ; des actes allant au-delà de la simple justice sociale seront nécessaires.
Le projet réellement émancipateur doit impérativement s’inspirer de ruptures vitales avec un système néo libéral, soutenu et porté par les instances étatiques. Une autonomie sans cet aspect, ne serait que poudre aux yeux.
Une dynamique a vu le jour au regard de ces sujets. A Manca lui apportera son soutien chaque fois que la notion de Bien Commun recouvrira une réalité concrète et palpable pour le monde du travail.
A MANCA