Le second tour des municipales en Corse est marqué par le succès des listes nationalistes de l’actuelle majorité territoriale.
N’en déplaise aux partisans du statu-quo colonial, le vent de l’histoire continu de souffler en Corse.
Ces élections consacrent la disparition des vieilles structures du Clan. Les revanchards haineux, comme ce fut le cas à Bastia, ont largement contribué par leurs méthodes scélérates à provoquer un sursaut de mobilisation au sein de l’électorat nationaliste.
Un autre enseignement majeur de cette fin d’épisode électoral tient à l’absence totale d’une vraie gauche porteuse d’un projet alternatif au néo libéralisme. Il en est fini de cette escroquerie politique qui a vu pendant des décennies le jacobinisme, le réformisme et le clanisme se draper mensongèrement des couleurs du monde du travail.
La droite traditionnelle et tricolore s’est également faite éjecter de plusieurs de ses bastions historiques, pour autant le néo libéralisme n’est pas à terre.
Des forces économiques et patronales ont largement contribué au succès de la droite nationaliste comme c’est le cas à Purtivechju. Dans les mois qui viennent la réalité des programmes dans l’extrême sud verront les questions du tout tourisme et du foncier jouer comme de puissants révélateurs. Bien des illusions viendront s’échouer sut l’autel d’un néo libéralisme relooké aux couleurs de la Corse.
Il est également plus que probable que des rééquilibrages douloureux figurent au calendrier de la majorité territoriale. Certes des ambitions personnelles se manifesteront avec encore plus de force, mais bien au-delà, les projets économiques soutenus par des forces patronales vont bousculer l’édifice centriste échafaudé un temps par Femu a Corsica.
N’en déplaise à des aficionados aveugles et inconscients, l’accentuation du poids du PNC tire la majorité territoriale encore un peu plus à droite.
L’avantage des derniers résultats réside dans le fait que les écrans de fumée savamment diffusés par les directions nationalistes vont s’estomper et que la vraie nature des projets apparaîtra au grand jour.
C’est à une offensive majeure des tenants du tout tourisme et de la frénésie immobilière à laquelle nous seront confrontéEs immanquablement.
Pour l’heure les forces économiques qui se sont érigées en direction politique ont de larges espaces ouverts pour satisfaire leurs ambitions. Et ce ne seront pas les intérêts collectifs du peuple Corse qui seront au centre des processus.
Passé le temps des euphories trompeuses, la question sociale resurgira avec encore plus de prégnance. Les questions du foncier et de l’immobilier et les menaces de privatisation de nos espaces naturels ne s’estomperont pas, bien au contraire.
La lutte des classes est loin d’être terminée.
Le monde du travail est dans l’obligation de structurer une force réellement émancipatrice; écologiste, féministe et autogestionnaire, ancrée au cœur de notre société.
Le chemin vers une société débarrassée de toutes les formes de domination ne se termine sûrement pas au soir d’une élection.
A MANCA.