A LIBERTÀ OGHJE PIÙ CHÈ MAI !
Des dizaines de milliers de Corses se sont mobilisés pour signifier au gouvernement et à l’État français que leur responsabilité est totalement engagée au regard de la tentative d’assassinat perpétrée contre Yvan Colonna. Ce fait gravissime n’est en aucun cas à classer dans la catégorie des faits divers. Par sa nature, par le contexte qui a antérieurement prévalu, par ses conséquences multiples, cet évènement est de nature indéniablement politique. C’est sur ce terrain que se situe la situation faite à Yvan Colonna, aux autres emprisonnés politiques et plus largement au peuple corse.
Macron, son gouvernement, les parlementaires de LERM et tous ses soutiens, ont engagé depuis cinq ans, une épreuve de force dont l’objectif principal demeure la mise au pas de notre pays. Ils ont usé pour se faire, de tous les coups bas, de toutes les manœuvres et de tous les moyens à leur disposition. Leur refus de prendre en compte les résultats des scrutins qui se sont succédé en est l’illustration. A ce déni de démocratie, s’est ajoutée la pratique d’une vengeance d’État, au mépris même des lois. Les propositions, pourtant très consensuelles de l’actuelle majorité territoriale, se sont toutes heurtées à une totale fin de non-recevoir. Au lendemain même de la tentative d’assassinat contre Yvan Colonna, Macron et Darmanin ont dépêché des renforts de gendarmerie et de police avec comme principale intention, de museler toutes les formes de contestations. Face à ces multiples agressions étatiques, c’est la jeunesse conscientisée qui est le fer de lance des mobilisations. Par le ton employé par ses organisations et par la radicalité de ses actions, elle témoigne d’une claire volonté destinée d’abord à s’opposer à la normalisation par la force, et encore plus au-delà, à faire de sa résistance un acte majeur, pour le présent comme pour l’avenir. Cette jeunesse fait de notre légitimité collective un rempart contre une « légalité » qui veut nier l’existence même du peuple corse.
Le devoir de toutes les organisations politiques, réellement soucieuses de nos intérêts collectifs et de notre imprescriptible droit à l’autodétermination, est désormais de donner encore plus d’ampleur à cette résistance. En interpellant ce jour toutes les formations nationalistes représentées à l’Assemblée de Corse, A Manca souhaite apporter sa contribution à ce qu’il faut bien nommer une lutte pour la survie.
Nous pensons que par la démission de tous les élus nationalistes, par la remise de tous leurs mandats, il convient de créer les conditions d’une réelle épreuve de force avec cet État et ce gouvernement. Par cet acte majeur, nos agresseurs ne pourront pas échapper aux conséquences de leurs actes. Et si, comme la loi le prévoit en de telles circonstances, de nouvelles élections ont lieu, alors la représentation politique du peuple corse en lutte, sera l’émanation directe des mobilisations populaires en cours. Couplée à un projet politique authentiquement émancipateur cette stratégie de rupture et d’auto-organisation est à même d’ouvrir la voie à l’incontournabilité du peuple corse en tant qu’unique et légitime acteur de son avenir. Les conditions sont désormais réunies : seule une inébranlable volonté politique est à même de leur donner une traduction, traduction par laquelle les questions nationales, culturelles et sociales s’avèrent indissolublement liées.
A MANCA