L’administrateur colonial, Dominique Blais a fait donner les gendarmes mobiles et des éléments de la Brigade Anti Criminalité contre les grévistes qui occupaient le siège de l’ARS. Quel aveu de faiblesse, et quel mépris porté aux légitimes revendications des syndicalistes !
Trente sept jours d’occupation. C’est le chiffre qui témoigne de la détermination des femmes et des hommes engagés dans ce conflit. Pendant plus d’un mois l’administrateur colonial a préféré jouer le pourrissement plutôt que de s’asseoir dignement à la table des négociations. Comme s’il en était besoin, l’école Sarkozy a encore fait la démonstration de ses méthodes et a dévoilé ses véritables projets.
Méthodes scélérates tout d’abord, qui consistaient à semer le doute dans la population en affirmant que les grévistes exigeaient des augmentations de salaire. Blais ment, comme la sinistre radio des années d’occupation. Mais il ne s’est pas contenté d’un seul mensonge. Le même a osé déclarer dans les médias que les enveloppes, qu’il se proposait d’octroyer étaient conséquentes ! Faux. Une partie des sommes sont dues et leur paiement n’a pas été effectué depuis 2009, date du dernier conflit. Ce sbire de l’UMP sait aussi faire part belle au secteur privé. Un exemple : sur les trois cents lits financés pour les établissements accueillant des personnes âgées, seuls soixante iraient au secteur public. Dans la liste des méfaits, il faut comptabiliser les sommes dépensées par ce « brillant » gestionnaire. Aux sept cent cinquante mille euros dilapidés pour cause de non négociation (salaires et loyers de l’ARS) doivent se rajouter les locations de salles dans divers hôtels de la ville. Parce que le Préfet de Santé s’est entêté à vouloir faire fonctionner une partie de ses services. Non pas ceux indispensables aux personnes, car de ceux là jamais les grévistes n’ont entravé le fonctionnement. Mais il s’agit notamment des directeurs adjoints qui ont passé leur temps à téléphoner à leurs collègues directeurs des hôpitaux, dans le but clairement affiché d’obtenir un maximum de réquisitions. Une manière sournoise de faire baisser le chiffre des agents en grève. Et que dire de l’autre sous administrateur colonial, le sieur Favier qui a téléphoné aux responsables syndicaux pour exiger le déblocage des administrations des hôpitaux et ce, au lendemain de l’évacuation manu militari de l’ARS !
Sur le fond, les desseins sont limpides. Faire des économies. Quitte pour cela à amoindrir une offre de soins déjà entamée par la maigreur des budgets actuels. Sarkozy peut dilapider des centaines de millions d’euros en Lybie ou en Côte d’Ivoire. Non pas pour aider les populations dans leurs quêtes de dignité et de mieux vivre. C’est la razzia sur les matières premières qui motive le Président ami des très riches spéculateurs. Alors l’avenir de la Corse et le bien être de son peuple ne comptent guère dans cette logique du profit.
Que les héritiers des Morand et autres traîneurs de sabres ne se fassent pas trop d’illusion. Le mouvement n’est pas terminé. La trace profonde laissée par les agissements des Blais et Favier alimente désormais une colère qui va bien au-delà du mouvement social. Ceux des élus de Corse qui ont fait profil bas devant les exigences des administrateurs coloniaux devront s’expliquer. La prétendue gauche qui vote un taux à 15% et qui se satisfait des 7% imposés par le Préfet de Santé. Les élus de droite piteusement couchés devant la politique de Sarkozy. Les députés et sénateurs vautrés dans leur petit confort. Tout ce petit monde de la basse politique doit rendre des comptes et ils les rendront. Parce que la cicatrice est à vif. Nos anciens ne seront pas dépouillés de leurs biens. Nos enfants auront des soins de qualité. Nos familles ne s’endetteront pas pour soigner un des leurs. Blais s’en ira, tôt ou tard. L’UMP prendra une gifle aux prochaines élections. Les problèmes de société, eux, demeureront. La dynamique du mouvement actuel, elle, perdurera, car c’est dans les luttes que se décidera l’avenir.
S.VANDEPOORTE. Juin 2011.
http://www.la-cave.org/cathy-ses-amis-nous-parlent-du-samedi-18-juin-aiacciu/