Mardi 24 mai 2011 entre 21h et minuit sur les quais du port d’Aiacciu. Un piquet de grève tenu par des salariés du STC bloque le départ d’un navire de la Corsica- Ferries. A cinquante mètres de là est amarré le Napoléon-Bonaparte, désormais propriété de Veolia. A son bord les congressistes de la CGT réunis pour le congrès des sections de la fonction publique. Les « camarades » sont en forme à en juger par les décibels qui s’échappent du flanc du navire. Très rock’n’roll la soirée. Quelques uns des croisiéristes viennent discrètement faire quelques photos du piquet de grève, puis s’en retournent bien vite sur leur beau bateau.
C’est sans doute là, le nouveau look du syndicalisme responsable. Même si au passage c’est un affront perpétré contre les malheureux marins de la CGT qui, il y a encore quelques semaines, se mobilisaient contre leur direction. Ils ont maintenant de quoi méditer sur la nature de leur chefferie syndicale.
« Nous ne sommes pas des jaunes !!! » clamaient il y a peu des responsables de la CGT en Corse. Soit. Mais alors pourquoi la CGT ne s’engage-t-elle pas dans la lutte contre les menées de l’ARS ? L’idée qui fait son bonhomme de chemin peut nous éclairer. Et si, du côté de Bastia, on pouvait, en y regardant de plus près, constater que la famille du Maire détenait des parts dans plusieurs établissements privés de soins. Et si toujours, l’on en venait à penser que l’hôpital de la ville constituait une vache à lait, un vivier d’ électeurs obtenus grâce aux deniers publics.
Chacun y trouverait ainsi son compte. L’attelage des bureaucrates PC/CGT une main sur les emplois et l’autre sur les bulletins de vote. Le clan Zuccarelli, une main caressant les euros et l’autre plongée dans les urnes.
Pour l’heure, parmi les couleurs qui nous viennent à l’esprit, ce n’est pas le jaune qui domine. Trois couleurs suffisent à ce qu’ils se couvrent de honte.
A Manca.