Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce dimanche 5 juillet dans les rues d’Aiacciu. Les organisatrices de ce rassemblement entendaient faire entendre les voix des femmes qui se mobilisent contre les violences sexistes.
« Corses, radicales, féministes et en colère ! », ce slogan a donné le ton de cette manifestation.
C’est une nouvelle génération de jeunes filles et de jeunes femmes, qui en s’auto-organisant, secoue toute notre société.
Clairement elles font savoir, à la justice et à la police qu’elles n’admettent plus que les crimes comme le viol soient relativisés par ces institutions.
Elles s’adressent aussi aux parents, en exigeant que dans les cadres familiaux, l’éducation des jeunes garçons et des jeunes hommes soit radicalement revue. Elles pointent à juste titre, que le viol conjugal existe et qu’il est tout aussi inacceptable que toutes les autres formes de violences sexistes.
« Non, c’est non ! », ont elles repris puissamment tout au long de ma marche du cortège.
Un vent, radical, frais et sans concession aucune devant le patriarcat a balayé la rue. Cette vague de fond est loin d’être un phénomène conjoncturel. La condition des femmes a désormais des visages et des voix et les silences complices et les tabous archaïques ne sont plus de mises.
Un cap irréversible est franchi. Les actions donnent une tournure éminemment politique à la condition des femmes dans notre société.
Ceux qui ont voulu circonscrire cette contestation dans des carcans institutionnels en sont pour leurs frais. Et les organisations politiques qui ont « brillé » par leurs absences ne pourront pas plus longtemps continuer de faire dans le registre des commisérations de circonstance.
Il n’y a en effet plus de place pour les discours filandreux et paternalistes.
Ceux qui s’interrogent encore et non sans pessimisme, sur la présence de la jeunesse dans les mouvements de contestation, sont dans l’obligation de constater qu’elle est bien là et que ce sont des jeunes filles et des jeunes femmes qui sont le fer des luttes engagées.
Lors du premier épisode de la pandémie, ce sont des professions majoritairement féminisées qui ont été à la pointe de la lutte contre le Covid.
Toutes ces réalités interpellent radicalement notre société.
Le jour d’après est désormais au féminin. A Manca comme elle l’a toujours été, se trouve aux côtés de celles qui se battent et veulent mettre à bas le patriarcat.
Le combat qui a commencé va bousculer fondamentalement l’ensemble de notre société, preuve s’il en est que seules les luttes font avancer les choses.
A MANCA.