Il y a quelque chose de malsain au royaume de l’Etat de droit. A grand renfort de communication, les services policiers et judiciaires spécialisés dans la lutte dite anti-terroriste, font l’annonce d’arrestations dans le cadre de procédures ouvertes après des actions qui ont visé, il y a quelques mois, des résidences secondaires.
Cette célérité nous amène à affirmer que les services de l’Etat veulent faire la démonstration de leur efficacité. Il est vrai qu’en matière de lutte contre le banditisme et toutes ses violences, l’opinion publique a plus que des doutes quant à la recherche de résultats.
Par ailleurs, au sommet de la préfecture de région, il semble que l’on se soit soudain souvenu des lois qui régissent l’urbanisme et la protection des espaces naturels, le tout après des années de total laisser-aller. La question est donc de savoir si toute cette stratégie est réellement conçue pour la défense du Bien Commun, ou si elle poursuit un objectif moins avouable.
A l’évidence, le résultat des élections de décembre 2017, demeure un traumatisme pour ce gouvernement et son appareil d’Etat.
Dès lors,rien n’a été négligé pour semer le discrédit sur l’actuelle majorité régionale, laquelle a pourtant considérablement baissé la garde en se donnant des airs plus que politiquement « corrects ».
Au-delà de cette sphère, c’est la plus dure des répressions qui s’abat sur tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à des velléités de résistance.
Nous constatons que des formations politiques proches du pouvoir ou en apparence en opposition avec celui-ci, escomptent tirer quelques misérables bénéfices de cette stratégie étatique. A l’heure où la question sociale s’impose dans le débat public, ce sont de nouveau les thématiques de l’insécurité et de l’Etat de droit qu’agitent les services.
Ce que veulent Macron et son gouvernement porte un nom : la normalisation.
A tout prix, il s’agit de faire rentrer la Corse dans le cadre de la mondialisation néo-libérale et au besoin d’éradiquer toutes les formes de résistance. La notion même de peuple corse, pourtant aujourd’hui largement admise, est ainsi remise en question, car elle s’oppose à cette uniformisation nécessaire à l’économie de marché.
La répression exercée par l’Etat prouve en fait la faiblesse des politiques menées qui sont devenues largement impopulaires au sein de notre société.
Que les spéculateurs puissent piller notre terre en toute impunité va engendrer encore bien des résistances, car une majorité de Corses a pris conscience de l’origine des maux et à cela, la politique de la matraque ne changera rien.
A MANCA