Le régime autoritaire fascisant d’Erdogan en Turquie, a globalement fait des Kurdes son ennemi principal et en particulier ceux du Rojava. D’autres ennemis aussi puissants menacent le Rojava : les fascistes de Daech, l’adversaire le plus immédiat, le plus violent et le plus inhumain ; le régime autoritaire d’Assad, qui pour le moment respecte une trêve provisoire, mais qui n’a aucune intention de tolérer un Rojava autonome. Et c’est également le cas de Trump, qui, en tant que leader du monde capitaliste, ne peut accepter ce que l’impérialisme identifie comme un foyer subversif.
En effet dans cette enclave s’est développée une expérience politique non étatique qui tranche avec les configurations politiques des pays de la région.
Michael Loewy dans la préface de « la Commune du Rojava » aux éditions Syllepse, décrit cette expérience politique :
«L’opinion occidentale a pris connaissance de l’existence du Rojava en 2014 lors de la bataille de Kobané, quand les combattantes et combattants des YPG-YPJ ont réussi ce que l’armée du régime dictatorial d’Assad ou celle du gouvernement iraquien, avec leurs soutiens russes et américains, n’ont pas pu : infliger une défaite militaire et politique à Daech.
Dans une région du monde déchirée par l’intolérance religieuse, les combats exterminateurs entre nationalismes, la violence aveugle, les guerres entre clans plus réactionnaires les uns que les autres, les interventions des impérialistes, et l’hégémonie du capitalisme sous sa forme la plus brutale, le Kurdistan libertaire apparaît comme une petite flamme d’utopie, une lumière d’espoir, un havre de démocratie.
Cette expérience inouïe s’accomplit dans des circonstances dramatiques, dans un affrontement permanent avec des forces régressives puissantes et implacables. Ce que tentent d’accomplir ces révolutionnaires des cantons du nord de la Syrie est sans précédent : rassembler, par une auto-organisation communautaire d’en bas, les populations kurdes, arabes, assyriennes, yézidies, dans une confédération laïque, au-delà du sectarisme religieux et des haines nationalistes ; mettre l’écologie et le féminisme au cœur d’un projet anticapitaliste, antipatriarcal et anti-étatiste ; impulser l’égalité entre hommes et femmes par la coprésidence de toutes les instances, et la création d’une force armée composée de femmes ; inventer une forme de pouvoir politique démocratique décentralisé, basé sur les assemblées communales, au-delà de l’État : le confédéralisme démocratique ».
Le soutien au Rojava se doit, avant tout autre aspect, d’être politique, puisqu’il s’agit centralement d’une question de cet ordre, elle-même fondée sur un projet clairement émancipateur et révolutionnaire.
Nous lançons un appel, à toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans ce combat, que ce soit à titre individuel ou en tant que structures politiques, syndicales et associatives, afin de mettre en place un collectif de soutien à la lutte du Rojava.
Nous faisons la proposition de le nommer « Culletivu di sustegnu Corsica-Rojava ».
Si vous en êtes d’accord nous vous invitons à donner vos réponses par un message privé via messenger à l’adresse de Pagina di a Manca. Dans un délai, le plus court possible, compte tenu de la gravité de la situation, nous vous proposerons des rencontres afin de matérialiser la création d’un collectif.
A MANCA