Après l’assasinat de Massimu Susini se sont multipliées les initiatives. Des collectifs fondés sur la volonté de lutter contre ce qui est désigné en tant que Maffia ou phénomène maffieux se sont manifestés.
Les mouvements politiques ont communiqué, tous en condamnant le meutre de Massimu Susini. Au delà de cet unanimisme, les analyses sont nettement différentes sur ce qu’il conviendrait de faire face à une situation que tous jugent extremement dégradée.
A Manca a fait connaître par écrit et par une prise de parole publique ces analyses et propositions.
A l’exception du média Corse Net Infos, aucune autre rédaction n’a cru bon d’en faire état. Objectivement cela ressemble à l’évidence à une désinformation. Nous n’en sommes pas étonnés. Cette censure ne doit rien au hasard. Bien qu’elles s’en défendent les rédactions sont idéologiquement marquées. Le « buzz », cette pratique de marchandisation de l’information, est au cœur des pratiques de ces médias, qu’ils soient du service public comme du privé. Il leur faut faire de l’audience, dès lors le sensationnel l’emporte sur toute autre considération.
Qu’un journaliste et une rédaction formulent des analyses par rapport à un fait d’actualité ne nous gêne pas. Que les faits soient tronqués par ces mêmes et dès lors il peut s’agir d’une tentative de manipulation de l’opinion publique. Des réseaux d’influence ont pignon sur rue. Leurs motivations sont diverses, idéologiques, mercantiles et parfois prétendument « philosophiques ».
Tout ce petit monde a un tronc commun : une totale adhésion au système de l’économie de marché, à ses lois et pratiques.
La lutte vitale contre la pègre nécessite pourtant un profond mouvement de fond dans lequel l’information a une place très importante.
Éclairer les situation et les enjeux, relève d’une impérative nécessité, car les secteurs obscurs de notre société ont horreur de la parole libre qui peut rendre publiques leurs actions, méfaits et autres manœuvres.
Les mouvements politiques et en particulier ceux de la sphère nationaliste ont également le devoir de clarifier leurs positionnements et tout autant d’être totalement transparents. De ce point de vue il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Certains, un peu du bout des lèvres, ont évoqué les possibles porosités entre le monde politique et les voyoucraties. La question qui suit est de savoir ce qu’ils font alors clairement pour enrayer ce phénomène.
Quand aux tenants de la 5ème république française, ils seraient bien inspirés en ne niant plus que celle-ci s’est compromise dès le coup d’Etat de 1958 avec la pègre, en l’utilisant comme son bras armé, que ce soit dans ses entreprises néo-coloniales ou pour s’en prendre aux mouvements de contestations politiques et sociaux. Le SAC, de sinistre mémoire, n’était pas autre chose qu’une machine criminelle dont les membres étaient issus de bandes de malfrats. L’Etat qu’il soit français ou autre n’est jamais le garant des libertés publiques, il en est la négation même car les droits sociaux et politiques sont abolis dès lors que la raison d’Etat pointe son nez.
Tous ces éléments d’analyses que nous ne cesserons pas de donner, sont aussi fondés sur une conviction ; c’est le système capitaliste dans tous ses développements qui est à l’origine de la dégradation de notre société.
Vouloir se débarrasser de la « Mafia » sans s’attaquer à lui revient à poser un cataplasme sur une jambe de bois. La voyoucratie est un des symptômes du néo-libéralisme. Dès lors il nous faut traiter de la cause dans la lumière des mobilisations publiques. L’heure est à l’auto-organisation.
A MANCA