Totalement désinhibée, la parole du président des Etats-Unis a largement ouvert la porte à toutes les exactions racistes. C’est à une guerre qui ne dit pas son nom que TRUMP se livre.
Les crimes commis par l’extrême droite nord-américaine sont rendus possibles parce qu’au plus haut niveau de l’Etat central sont envoyés des signaux qui, objectivement désignent « l’ennemi ».
Et celui-ci est nommé par le chef des institutions de ce pays.
Qu’ils soient migrants de fraîche date ou issus de migrations bien antérieures, tous sont considérés par TRUMP et ses soutiens comme des indésirables dont la vie ne vaut rien.
C’est un long travail préparatoire qui a précédé les assassinats d’EL PASO, comme tous ceux perpétrés auparavant.
Dans ce schéma ultra simpliste, tout ce que compte ce pays, de néo-nazis, de suprémacistes nostalgiques de l’esclavagisme et des sectes du même acabit, constitue le fer de lance de l’offensive lancée par TRUMP. On meurt donc violemment aux Etats Unis pour le simple fait de ne pas être blanc.
Pour ceux qui en douteraient encore, cette politique de la terreur contre « l’ennemi intérieur » ressemble à s’y méprendre à celles de l’Apartheid en Afrique du Sud ou encore à celle de l’Allemagne hitlérienne.
Mais ce qui caractérise cette donne est que les crimes racistes commis aux USA font des émules au niveau international. Le massacre de Christchurch en Nouvelle-Zélande en constitue l’épouvantable exemple. Désormais, aucun pays n’est à l’abri.
La vente libre des armes donne, dans les contrées où elle est autorisée, une dimension terrible à la haine raciale. Aussi préoccupante soit-elle, on aurait grand tort de considérer qu’elle constitue la cause majeure de ces meurtres à répétition.
L’usage des armes est un moyen. Ce qui rend possible les massacres racistes de masse, la véritable cause donc, tient aux politiques menées et aux discours qui les sous-tendent.
Que ce soit aux USA avec Trump, en Italie avec Salvini et en France avec Le Pen (pour ne citer que ces pays parmi tant d’autres) ce sont les mêmes recettes qui sont utilisées.
En proie à des convulsions aussi profondes que récurrentes, le système capitaliste engendre des phénomènes intrinsèquement liés à sa nature et à son fonctionnement.
C’est ainsi que des couches de plus en plus denses de populations sont marginalisées ou en voie de l’être. Les classes populaires sont massivement touchées par la précarité et le mal vivre, mais les classes moyennes et les petites bourgeoisies éprouvent elles aussi la dureté d’un néo-libéralisme qui ne fait aucun cadeau, y compris à celles et ceux qui lui sont idéologiquement favorables.
Les sociétés en crise ne le sont donc pas par la faute des migrations, mais indiscutablement du fait d’un système qui ne se donne jamais d’autre objectif que de maintenir et d’assurer sa perpétuation par tous les moyens, dont la violence de classe.
Dès lors les droites autoritaires et l’extrême-droite se voient dévolues le rôle de contrôle des sociétés en pleine convulsion. Partout où ces partis et mouvements exercent le pouvoir et/ou une grande influence, les recettes sont à l’identique. Le racisme et la xénophobie constituant principalement l’arsenal idéologique de cette guerre de classe qui peut prendre divers aspects : du nationalisme en passant par le fait religieux.
L’obsession majeure de tous ce ramassis de zélateurs serviles du capitalisme est de fracturer durablement les couches populaires, de les diviser en transformant leurs colères de classe en pulsion néo-fascisantes.
On tue dans des super-marchés aux USA, dans des mosquées en Nouvelle-Zélande ou en laissant périr dans les flots des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants. Et tout cela est rendu possible par une domination idéologique.
Le néo-fasciste Le Pen a dit un jour qu’il avait gagné la bataille des mots. En cela, il ne faisait que reprendre les « théories » d’un Goebbels de sinistre mémoire.
Face à cette offensive permanente, il ne suffit sûrement pas d’en appeler aux simples discours humanistes. Dans la guerre de classe menée par le néo-libéralisme, l’idéologie est centrale.
C’est donc par la bataille des idées que doit commencer la contre-offensive, puis doivent advenir les temps du projet alternatif.
A condition toutefois de se départir de l’illusion mortifère que l’on peut composer avec le capitalisme.
A MANCA.