La CGT réclame un nouveau port au sud de Bastia de toute urgence. La position est très claire et ne souffre d’aucune ambigüité. Ainsi ce syndicat, au motif de préoccupations légitimes sur les conditions de travail des travailleurs portuaires, se joint au concert des promoteurs du futur nouveau port submersible de la Carbonite.
Une poignée d’élus, de syndicalistes et autres patrons insulaires semblent avoir tourné le dos au principe de réalité. C’est comme si il n’y avait aucune alerte sur la montée de plus en plus rapide du niveau des océans, avec une inquiétude encore plus grande pour la Méditerranée qui se réchauffe plus rapidement.
C’est comme si Bastia ne faisait pas déjà les frais des changements climatiques, et les derniers événements météorologiques spectaculaires sont là pour en attester.
C’est comme si Bastia n’endurait pas déjà des tempêtes hivernales, qui iront bien au-delà de la problématique des vents violents et menaceront directement le centre ville.
On comprend l’intérêt des promoteurs qui feront la razzia sur les 200 hectares à aménager entre l’avenue de la libération et la route du front de mer. Eux qui tournent résolument le dos à l’intérêt général, réaliserons de vastes opérations immobilières juteuses. On comprend aussi les motivations des Capitalistes du « consortium » qui veulent accroitre à n’importe quel prix les flux de marchandises et de consommateurs pour augmenter leurs profits. Mais quid de l’intérêt général des Bastiais ?
Des personnes incapables de se projeter sur une ou deux générations s’apprêtent à engloutir 1,5 milliard d’euros dans un projet condamné d’avance par les changements brutaux qui interviendront sur les littoraux méditerranéens. L’heure n’est-elle pas à une réflexion d’ampleur pour un plan de protection de Bastia face aux bouleversements environnementaux ?
Et au-delà des Bastiais, les Corses n’ont-t-ils pas intérêt à privilégier une économie centrée de plus en plus sur la satisfaction des besoins insulaires, plutôt que d’accroître leur dépendance aux biens de première nécessité venant de l’extérieur. C’est un non sens et un développement économique certes profitables aux Capitalistes à court terme, mais qui pourrait nous plonger dans une situation encore plus dramatique en cas d’effondrement économique global.
On peut pourtant réfléchir à une mise aux normes du port actuel pour un trafic passagers régulé, car les bastiais n’ont pas à souffrir de flux hors normes (11 rotations par jours en haute saison) qui posent toutes sortes de problèmes en plus de la pollution. Ce port pourrait être complété dans un second temps par deux systèmes d’écluses qui permettront de protéger la ville Depuis le Vieux Port jusqu’au Port Toga.
Concernant le trafic spécifique du fret, un système de digue flottante à l’extérieur de la ville peut être envisagé, ce qui permettra de réaménager ce port de commerce spécifique en fonction du niveau de la montée des eaux.
Les Bastiais doivent protéger leur Ville et sanctionner, y compris dans les urnes, ceux et celles qui par leur aveuglement mercantile œuvrent aux catastrophes de demain. Non au nouveau port de la Carbonite, oui à un plan de protection de la ville qui intègre la question portuaire.
A Manca