Le peuple corse est concerné de manière centrale par les politiques européennes qui sont discutées, votées et appliquées par la seule volonté des États constitués qui la composent et désignent la commission européenne. A Manca dénonce cette caricature de modèle démocratique européen car elle réduit considérablement l’expression et la gouvernance populaire. Nous militons pour une Europe plus transversale et citoyenne.
La Corse est précisément sous la tutelle d’un État menant une politique négationniste (de la question nationale comme du fait colonial corse), politique répressive et de recentralisation à outrance.
Cet État orchestre ainsi une répression importante contre les mouvements sociaux. Cet autoritarisme néo-libéral transforme l’Europe en forteresse, portant la guerre aux réfugiés et qui demain, pourrait faire taire les oppositions.
Cette dérive autoritaire risque de se voir amplifiée si les courants néo-fascistes qui progressent au sein de divers pays européens accèdent au pouvoir. Tous les peuples se mobilisant pour le droit légitime à leur autodétermination pourraient alors être confrontés à une tentative d’écrasement. Et tous les militant(e)s des mouvements sociaux seraient ciblés.
Pour toutes ces raisons, il s’avère urgent de travailler à construire des solidarités au niveau européen.
Compte tenu des enjeux politiques, le mot d’ordre d’abstention pour les élections européennes n’est donc en rien défendable.
A Manca constate le manque d’une offre politique sérieuse qui prenne à la fois en compte la question des droits démocratiques du peuple corse et la construction d’une alternative au capitalisme.
Nous n’avons aucun problème avec François Alfonsi sur le plan personnel, mais nous ne pouvons décemment appeler à voter pour le programme d’EELV dont le tête de liste aimerait que Monsieur Macron «soit bon en tant que président». Cette liste, qui rappelons- le, ne se veut ni de gauche ni de droite au nom d’un «pragmatisme écologique», défend des axes programmatiques qui ne rompent absolument pas avec le dogmatisme libéral européen. Ce fait ne peut que nous dissuader de voter pour cette liste, à l’heure où ce système libéral menace précisément et très directement la survie de l’Humanité.
La démarche de la France Insoumise qui prône le retour aux États-Nations et dont certaines dérives sont populistes, ne représente pas pour cette raison une offre acceptable. Nous ne pouvons pas non plus appeler à voter pour le PCF et Lutte Ouvrière qui ont un discours négationniste sur la Corse- niant le fait colonial comme la question nationale-.
A Manca ne donne aucune consigne de vote et appelle en conséquence à voter blanc.
Ce vote revêt une signification politique forte dans le contexte que nous avons décrit et face aux enjeux de l’heure. Il exprime notre volonté de continuer à nous inscrire dans la construction d’une Europe des peuples et du monde du travail, en ne tournant pas le dos à la seule consultation démocratique qui nous soit accordée. Pour autant, nous refusons de signer un chèque en blanc à des listes qui n’apportent pas de réponse claire à la double oppression- sociale et coloniale- que notre peuple subit.
A MANCA