Le 4 avril une journée « Isula Morta » est organisée à l’initiative du groupe Pè A Corsica et le 13 avril une manifestation est également organisée par un collectif de syndicats, associations et mouvements politiques réunis autour du collectif Patriotti.
Ces deux initiatives se veulent répondre à l’attitude extrêmement négative du président de la république française au regard de la situation politique dans notre pays.
Ce sont des choix de mobilisation certes différents mais qui, dans l’absolu, ne s’opposent pas, bien que mettant clairement en lumière des choix politiques variés.
Au regard de certaines prises de positions qui tendent à crisper les relations à l’interne du mouvement national, il nous est apparu nécessaire de faire part à toutes et à tous de notre analyse sur cette situation.
En tout premier lieu, est-il besoin de le rappeler, le mouvement national est pluriel et cette diversité totalement légitime ne peut que servir les intérêts de la Corse. Cette pluralité correspond à ce qu’est notre pays dans sa composition sociale et aux stratégies développées par des organisations politiques qui les proposent aux avis de tout un peuple. A moins de ne concevoir les choses que sous l’angle anti-démocratique du parti unique, qui peut s’aventurer imprudemment à nier cette réalité ?
Second point. Les luttes institutionnelles et les luttes dites de terrain, ne sont pas non plus opposables. Pour preuve l’élection au deuxième tour des élections régionales de 2017 a vu l’ensemble des mouvements appeler à voter en faveur de la liste Pè A Corsica. Pour A Manca il ne s’agissait pas pour autant d’un chèque en blanc, tant nous sommes persuadés que les institutions actuelles sont corsetées par le pouvoir français et que seul des rapports de forces patiemment construits peuvent potentiellement déboucher sur une véritable solution politique.
Troisième point. Depuis des mois les coups assénés par Macron et son gouvernement pleuvent sur l’ensemble du peuple. Certes l’actuelle majorité tente dans ce contexte de faire avancer des dossiers et d’en appeler à un dialogue avec le pouvoir. Le bilan se révèle largement en deçà des espoirs générés par le succès électoral de 2017. Les élus de la majorité actuelle se rendent-ils bien compte que Macron fait tout son possible pour les discréditer aux yeux de l’opinion publique en espérant à terme leur échec ?
Quatrième point. Les luttes de terrain sont vitales. A l’heure où des emprisonnés sont toujours en attente du recouvrement de leur liberté ; au moment même où des mesures inscrites dans le droit français pourraient permettre le rapprochement des plus lourdement condamnés et quand le quotidien d’autres anciens détenus est marqué par le harcèlement des institutions judiciaires, n’est-il pas grand temps pour se mobiliser dans l’unité la plus large ?
Pour notre part le 13 avril prochain doit être le départ d’un processus de mobilisations de terrains qui nécessairement doivent englober d’autres aspects (lutte contre la spéculation immobilière, pour la défense de nos espaces naturels mer et montagne, bilinguisme et questions sociales).
Cet élan s’inscrivant à terme pour une véritable solution politique dont le droit à l’autodétermination est la pierre angulaire. D’autres mouvements et plus largement bien des personnes font la même analyse.
Ce n’est donc pas une division sectaire dont il s’agit mais du déploiement des forces vives sur le terrain. C’est aussi une expérimentation concrète des formes que pourrait revêtir cette démocratie qui implique vraiment la société pour la maîtrise de sa destinée.
Le 13 avril s’exprimera une solidarité active avec tous les emprisonnés et celles et ceux harcelés par l’appareil judiciaire de l’état Français. Nous en serons et nous sommes convaincus que son succès mettra en échec les forces qui spéculent sur le discrédit de tout le mouvement national.
La lutte populaire portée par des femmes et des hommes qui ne renonceront jamais à leurs droits est une bouffée d’espérance qu’il nous faut collectivement insuffler.
A Manca